La Poste émet un carnet de douze timbres poste où le bleu, couleur universelle qui symbolise le ciel, l’eau, la nuit et l’infini, a inspiré de nombreux artistes de toutes les époques et courants artistiques.

Du bleu du ciel à celui de la mer, cette couleur traverse l’histoire de l’art. Symbole de paix, de pureté et d’infini, le bleu inspire les artistes de toutes les époques. Ce carnet de douze timbres en célèbre les multiples nuances. Chez Yvaral, Structure cubique évoque un espace vibrant de lumière. Paul Klee, avec Nuit bleue, fait danser des formes abstraites dans un univers suspendu. Vincent Van Gogh, maître du bleu profond, le décline dans La Nuit étoilée et Amandiers en fleurs. Marine bleue de Georges Lacombe et Paysage côtier de Carl Burckhardt traduisent la puissance apaisante des horizons marins, tandis qu’André Brasilier, dans Plage normande, en saisit la poésie lumineuse. La méditation de René Magritte invite à l’introspection, et Edgar Degas, avec ses Danseuses bleues, à la grâce en mouvement. Sara Hayward, Leila Barton et André Derain en offrent des visions contemporaines pleines de fraîcheur. ■

Céline Chicha - Cheffe du service de l’estampe moderne et contemporaine, affiche, imagerie à la Bibliothèque nationale de France - Tous droits réservés.

La Poste émet un timbre sur le célèbre Almanach Vermot à l’occasion de ses 140 ans !

L’Almanach Vermot, témoin de l’évolution des mentalités et de la culture populaire, est une institution. Les spécialistes de la paralittérature se sont penchés sur son cas avec le plus grand sérieux.

Créé en 1886 par Joseph Vermot, il s’inspire des almanachs ruraux nés après les guerres napoléoniennes, comme Le Grand Messager boiteux de Strasbourg. Mais les origines du genre remontent au XVI^e siècle : des villes aux campagnes, une littérature de colportage se développe grâce à l’essor des routes commerciales. Le catalogue de la « Bibliothèque bleue » de Troyes en est un exemple notoire ; « bleue » en référence à la couleur de ses couvertures. On y trouve aussi bien de la poésie, fables et contes, romans courts, que des éphémérides et des guides pratiques.

Le Vermot est reconnaissable à sa couleur rouge et à son logotype, un phylactère tournoyant en corne d’abondance. Ce volume de 384 pages accompagne les lecteurs chaque jour de l’année, fourmillant d’anecdotes, de conseils et astuces pour le quotidien, de proverbes… et surtout de blagues.

Ce mélange de savoir utile et de légèreté fait le succès de l’Almanach Vermot.

Après la mort de Joseph en 1893, son fils Maurice en reprend l’édition et en développe considérablement la diffusion. Preuve de son ancrage, sous la direction de Georges Ventillard, l’Almanach atteint un tirage d’un million d’exemplaires par an. Seule la Seconde Guerre mondiale interrompt sa publication. Depuis, il est édité chaque année – aujourd’hui par les éditions Hachette.

Vermot transmet un autre héritage, celui de la caricature, de l’image satirique et du dessin de presse. Dans la seconde moitié du XIX^e siècle, la presse illustrée connaît un essor fulgurant grâce aux progrès techniques. La mise en page des journaux change au profit de colonnes de texte dans lesquelles s’insèrent des images. L’identité visuelle de l’Almanach s’adapte.

Dès les premières éditions, des dessinateurs talentueux y contribuent, ainsi que de grands noms de la caricature française du XX^e siècle – mention particulière pour Claude Turier et Jacques Faure, rédacteurs en chef successifs jusqu’en 2014.

Aujourd’hui, d’autres perpétuent le ton Vermot, entre satire sociale et regard critique. L’Almanach s’adapte aux sensibilités, révélant les formes d’humour acceptées ou contestées, et se fait l’écho des grandes causes qui animent la société française. ■

La Poste émet un bloc d’un timbre dans la série Média célébrant les 200 ans de la création du célèbre quotidien LE FIGARO.

Le Figaro fête ses deux cents ans en 2026. Baptisé du nom d’un personnage de Beaumarchais, le plus ancien quotidien français, et l’un des plus modernes, a aussi adopté pour devise la célèbre réplique : « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur. » Et c’est aujourd’hui encore sous le signe de la liberté, celle d’informer, de débattre et penser le monde, que Le Figaro célèbre son bicentenaire sur tous ses supports : le quotidien imprimé, le site internet, les réseaux sociaux, la chaîne de télévision… et à l’occasion de cet anniversaire révèle un timbre commémoratif.

D’une feuille satirique à un quotidien de référence. Fondé en janvier 1826 sous la Restauration par deux jeunes impertinents, Maurice Alhoy et Étienne Arago, Le Figaro est à ses débuts une feuille satirique à la parution chaotique. Bravant la censure, le titre est suspendu à plusieurs reprises avant de connaître une véritable renaissance grâce à Hippolyte de Villemessant. Cet ancien commerçant en ruban devenu patron de presse visionnaire transforme, en 1866, le petit journal pamphlétaire en grand quotidien.

Du papier au digital. Journal d’information, de commentaires et d’analyses, Le Figaro est aussi celui des écrivains, des artistes et de l’art de vivre. Dans ses colonnes, les noms fameux se bousculent : Hugo, Zola, Baudelaire, Proust, Cocteau, Colette, Mauriac mais aussi Offenbach ou Rodin.

Relancé après la Deuxième Guerre mondiale grâce à son directeur Pierre Brisson, Le Figaro entame dès 1944 une longue aventure qui se poursuit sans interruption jusqu’à aujourd’hui. Le quotidien se modernise, lance ses suppléments du week-end et se diversifie puis, à l’aube du XXI^e siècle, prend avec succès le virage du digital et de l’audiovisuel pour devenir le premier site d’information en France.

Le timbre officiel célèbre 200 ans d’histoire du plus ancien journal de France. ■

Hachette Livre - Tous droits réservés.

La Poste émet un timbre de la série artistique illustré par une œuvre emblématique d’Alberto GIACOMETTI « Homme traversant une place par un matin de soleil-1950 », à l’occasion du 60e anniversaire de sa disparition.

Des silhouettes allongées, des corps mais aussi des bustes et des visages dans l’espace infini, espace mental autant que physique, espace que peuvent délimiter des lignes mais qu’habitent surtout ces personnages. Les figures s’offrent d’abord à la perception, épurées, quasi minimales, ramenées à une ligne, à un dessin. Ces œuvres absorbent leur entourage tant est attirante la matière, marquée du geste, et où le temps se condense, s’arrête, comme si le regard avait pénétré l’essence d’une pure apparence. Les sculptures d’Alberto Giacometti sont immédiatement reconnaissables, visibles dans les collections des plus grands musées, elles irradient une présence et une absence, elles appellent au silence, à la contemplation du corps, des proportions, du visage évidemment, du mouvement ou de l’immobilité. Elles couronnent une carrière longue, diverse, entre la peinture, le dessin, la sculpture et la gravure.

La carrière de Giacometti est influencée par l’art de son père dans sa Suisse natale, puis par son installation à Paris en 1922 où il étudie dans l’atelier d’Antoine Bourdelle. Il découvre les avant-gardes modernes, l’art africain, l’Antiquité égyptienne tout en se liant avec les artistes Henri Laurens ou Ossip Zadkine. Le surréalisme d’André Breton dont il rejoint le groupe de 1931 à 1935 marquera aussi sa conception de l’objet.

Mais déjà, il s’intéresse à la représentation de la figure, du regard, l’un des grands thèmes de sa réflexion. On le perçoit déjà dans ses sculptures dont la taille rétrécit avant de grandir à nouveau car tout est histoire de perspective. On le perçoit aussi dans ses portraits d’après-guerre d’amis, de confidents, de Michel Leiris à Jean Genet ou Isaku Yanaihara, philosophe, poète et traducteur japonais de Sartre qui, lui-même, lui a consacré plusieurs essais.

Lorsqu’il meurt en 1966, il a établi un style qui le démarque de ses contemporains, lancés dans les prémices du pop art, du minimalisme, de l’art conceptuel. Il reste un maître absolu du XX^e siècle. ■

Antoine Vigne - Tous droits réservés

Affranchissement pour Lettre Verte 20g-100g