A.G. 2019 - Bussang (88)

LA QUATRIÈME DE BUSSANG

Et de quatre... 1997, 1996, 2O13, et 2019 : c'est la 4e fois que l'Assemblée Générale de PHILAPOSTEL se tient à Bussang, cette fois du 16 au 19 mai 2019. Pas de neige cette année et au lieu du mauvais temps annoncé, ce fut sous quelques nuages et de rares averses avec ces camaïeux de vert dans la végétation printanière, ces brumes dans les vallées, et de belles éclaircies, que les congressistes et les accompagnants ont passé ces 3 jours. Ces lignes ne sont pas le compte-rendu officiel des travaux de l'Assemblée générale, mais simplement une restitution de ce rendez-vous annuel, si important dans la vie d'une association comme la nôtre. Un peu de cet air pur des Vosges, à 1200 mètres d'altitude, dans votre revue préférée !

Si la voiture individuelle demeure le principal mode d'accès, ce sont plus de 20 philapostéliens qui sont arrivés par le TGV Paris-Remiremont et ont pris le bus de la vallée de la Moselle jusqu'à l'ancienne gare de Bussang. Ce jeudi soir, il y a foule à l'accueil du centre Azureva, chacun et chacune vient y chercher sa clef mais aussi son « nécessaire du parfait congressiste », composé du programme d'informations touristiques sur Bussang et les environs, et d'un kouglof accompagné d'un petit pot de confiture des Vosges, sans oublier quelques souvenirs et gadgets philatéliques dont certains offerts généreusement par notre partenaire l'Adphile et la Direction de La Poste de Nancy, que nous tenons à remercier chaleureusement.

Si les bénévoles de PHILAPOSTEL Haut-Rhin, avec le concours de PHILAPOSTEL Lorraine, sont présents depuis la veille, et ont préparé depuis plusieurs jours, et souvent plusieurs semaines, ce grand rendez-vous annuel, le premier rush est bien celui de l'accueil. Ce sont alors les retrouvailles, pour celles et ceux qui ne se sont pas vus depuis un an, mais aussi la découverte, et le plus souvent la redécouverte des lieux, car bon nombre d'entre nous en sont à leur seconde, troisième voire quatrième A.G. en ces lieux.

Entre les deux bâtiments principaux du centre, nous commençons à naviguer. D'un côté le bar, cité en premier car ce lieu est très fréquenté, bien plus que la piscine située en contrebas..., mais aussi la salle de restauration, la salle de jeux qui sera la salle de la bourse pour un soir, et nos locaux « techniques » (pour la presse et le jury). Et de l'autre côté, la présentation de l'art posté, les machines LISA à côté des stands de PHILAPOSTEL et de La Poste. À l'étage, on trouve la salle d'exposition où se tient aussi l'A.G.. Tout est prêt, les souvenirs sont confectionnés, les deux distributeurs de LISA sont en service. Et le bar sert les premières bières...

Au traditionnel « pot d'accusil », le€ directeur du centre nous présente les lieux et son équipe (35 personnes sont nécessaires pour faire fonctionner le centre),

Geneviève Péquignot et François Mennessiez saluent l'assemblée de quelques phrases, ainsi que le maire de Bussang, qui présente les atouts de sa petite station sympathique, ce qu'il avait déjà fait en 2013 rappelle-t-il.

Et nous accueillons avec grand plaisir Sophie Beaujard, dont le sourire et la gentillesse vont nous accompagner tout au long de notre séjour vosgien. À 19 h, les derniers congressistes sont arrivés, et le buffet nous attend, avec la distribution du premier numéro du journal, confectionné avant l'arrivée pour être diffusé dans les délais. Le centre reste animé au-delà de 22 h malgré les fatigues du voyage, qui peut représenter une journée entière pour les plus éloignés. Soit au bar, pour échanger, soit à la bourse, pour... échanger aussi, d'une autre façon certes, devant les boîtes et les albums, entre timbres, plis, muselets, cartes postales: le plaisir de fureter, de chiner, et d'acheter, le plus souvent pour quelques euros, un pli ou une carte pour faire plaisir à un ami ou un collègue qui n'est pas présent cette année, et aussi souvent pour soi tout simplement...

Le vendredi, alors que les accompagnants s'apprêtent à quitter le centre en car pour aller visiter un premier musée, l'A.G. s'ouvre à 8 h 45, avec les quelques minutes de retard habituelles dues au temps de la mise en place. Les rapports statutaires se succèdent devant une assemblée studieuse, alors que les membres du jury, emmenés par Jean-Claude Roussel, commencent discrètement derrière les congressistes, dans les allées des présentations, leur travail de jurés : apprécier, évaluer, cornmenter, noter.

À la pause appréciée car elle permet de se dégourdir les jambes, de boire un café, de s'en « griller une » car il reste encore quelques fumeurs..., est organisé le scrutin à l'urne. En effet cette année est une année d'élection : le bureau de vote comme le bar sont pris d'assaut, car comme le dit le président, alors sortant, « pour ceux qui ne votent pas il y a à boire ». Mais les électeurs ont aussi bu, une fois leur devoir électoral accompli !

Après cet intermède de 30 minutes les travaux reprennent, pendant que les assesseurs du bureau de vote dépouillent. Les comptes de l'association sont validés, ainsi que les perspectives pour les trois prochaines années, et le travail de bénévolat est salué, tant au niveau national que dans les associations. En effet ce sont selon les estimations, pas moins de 16 ETP (équivalent temps plein) que devrait rémunérer l'association si ce bénévolat n'existait pas ; preuve éclatante du caractère indispensable de ce bénévolat, qui est notre force. Et qui permet le maintien voire l'augmentation des effectifs, dans un contexte général orienté durablement à la baisse, vu l'élévation régulière des moyennes d'âge dans nos associations...

L'intervention de Didier Lajoinie, directeur de la D.N.A.S. (Direction Nationale des Affaires Sociales), qui nous fait l'honneur d'être présent, était très attendue :

Pour son dernier propos devant les philapostéliens (car il sera en retraite à l'été), il nous a présenté de façon claire et lucide les bouleversements en cours et surtout à venir dans les métiers de La Poste, du fait de la chute vertigineuse et inéluctable de l'activité courrier. La survie de La Poste n'est pas acquise, c'est un combat pour identifier et développer les métiers de demain, en s'appuyant sur les valeurs de êntreprise et sur le lien de confiance unique qui existe entre la poste et ses facteurs avec la population française.

Puis, la proclamation des résultats (BB inscrits, 66 votants et 1 bulletin nul) déclenche une salve d'applaudissements pour saluer le renouvellement des candidats sortants se représentant et l'arrivée de deux nouveaux élus.

Le deuxième numéro du journal de l'A.G., distribué le midi sur les tables, avec des commentaires sur les travaux de la matinée, les premiers « bons mots » des intervenants, et l'ouverture du bureau temporaire, alimente les conversations du repas.

Il faut s'y remettre ! La composition du nouveau bureau est annoncée à l'issue de la première réunion du tout nouveau conseil d'administration, et l'A.G. se poursuit dans une salle studieuse, même si, chaleur et digestion obligent, certaines têtes dodelinent un peu...

Avec l'intervention du directeur adjoint de Phil@poste, Frédéric Morin, est dévoilé le second collector un timbre après celui de la RATP, qui est le nôtre... sur la base d'un dessin original de Roland Clochard.

Ce produit innovant est immédiatement mis en vente au stand de PHILAPOSTEL,

alors qu'à ses côtés, notre illustratrice de la LISA, des timbres à moi, de la carte postale, et du cachet temporaire (excusez du peu !) signe et dédicace à qui mieux mieux

les souvenirs de notre A.G., ainsi que son dernier timbre réalisé pour Phil@poste, Augustin Fresnel.

C'est avec près d'une heure de retard, signe d'une A.G. studieuse et d'échanges nourris, notamment avec le représentant de la FFAP, que les travaux sont clos par le nouveau président général qui entame ainsi son quatrième mandat.

De leur côté, les jurés ont terminé leur travail, qu'il s'agisse de l'exposition compétitive, des coups de cæur ou de l'art posté.

La traditionnelle photo de groupe nous a rassemblés au bar d'été, sinon tous du moins presque tous car il est toujours malaisé de réunir une centaine de personnes en un même lieu et au même horaire ! Il est vrai que la discipline est un art difficile dans toute assemblée, la nôtre n'échappant pas à la règle...

Le temps de prendre l'air, de se dégourdir un peu les jambes, et voilà le buffet qui nous restaure, avant le loto, toujours très attendu et très suivi, et où Sophie Beaujard eut la surprise de gagner un assortiment de bières artisanales, elle qui nous confiait ne jamais gagner au jeu. Comme quoi l'air de Bussang et de PHILAPOSTEL est bénéfique !

Samedi matin, d'aucuns se retrouvent devant le bureau temporaire, la vente de souvenirs et les machines LISA. « Les », car ce sont deux machines et non une seule qui sont en place, avec des modèles différents donc avec des impressions différentes pour les puristes... D'autres rejoignent la conférence de Thierry Toussaint sur Les bureaux de poste français de l'étranger.

C'est ensuite le vernissage de l'exposition, la visite des personnalités et les discours officiels, suivis avec beaucoup d'attention, et de sourires devant les propos simples et souvent humoristiques, ainsi que la remise des prix spéciaux, avant la collation d'honneur précédant le repas de gala. Repas délicat, apprécié de tous, sauf peut-être Sophie Beaujard qui entre deux plats est assaillie par les convives désirant faire dédicacer le menu du jour honoré de sa superbe LISA !

L'après-midi, c'est détente. La sieste pour les plus fatigués, l'excursion pour les plus courageux, et la poursuite des autres activités pour ceux... qui n'ont pas le choix : régler les mille et un détails d'intendance, réaliser les diplômes qui vont être remis en soirée, préparer les lots pour les exposants, rédiger le prochain numéro du journal, tenir encore le stand de souvenirs, toutes ces choses auxquelles on ne pense pas toujours, et qui sont réalisées par ces bénévoles indispensables.

En fin de journée, c'est la distribution des prix et des récompenses, moment toujours attendu, souvent sous un tonnerre d'applaudissements : l'assistance apprécie l'annonce du palmarès, de l'exposition compétitive aux Coups de Cæur en passant par le Mail Art, et l'attribution du Challenge Gayoux, transmis cette année de l'Île de France au Haut-Rhin, ce qui vaut à l'équipe une pose photographique dans une explosion de joie, digne d'un match gagné en Coupe d'Europe de football...

Un spectacle médiéval, aux saynètes pleines d'humour, et un bel orage, ont clos la soirée.

Dimanche, aux aurores pour les « chemins de ferristes », un peu plus tard pour les motorisés, sous un ciel de traîne et dans la douceur printanière, c'est la dispersion de cette A.G. n° 67. Un peu de nostalgie certes alors, mais on se dit déjà : à l'année prochaine ! ■

Jean-Pascal COGEZ

Les souvenirs


Façade du théâtre du peuple de Maurice Pottecher

Réalisation : Sophie Beaujard

Palmarès

Grand prix de l'exposition :

● Daniel MINGANT (Île-de-France), grand vermeil pour sa présentation Périple d'un trois-mâts de St-Malo autour du monde (1863-1866.

Médaille de grand vermeil :

● Daniel MINGANT (Île-de-France), (+ Prix spécial) Sélection de lettres de la première émission de France en usage postal au tarif intérieur (1849-1852) ;

● Joseph bULL (Haut-Rhin), (+ Félicitation du jury) - Huningue « Son histoire postale et ses relations internationales » ;

● philippe MALIGE (Aquitaine),, (+ Prix spécial) - La poste maritime en Gironde (des origines au 20e siècle.

Médailles de vermeil :

● Serge DIACONO (Corse), (+ Prix spécial) - Les bandits corses ;

● Yves LEROY (Haute-Normandie) - La Flier/cite> ;

● Yves LEHMANN (Haut-Rhin) - 1971 Les émissions Métropoles et Outre-mer du 1er anniversaire de la mort du Général de Gaulle ;

● Pierre HORNY (Lorraine) - La Flier ;

● Alain DAILLET (Rhône-Alpes) - 1845-1863 L'évolution des bureau de poste cocernés par la création (1852) des arrondissements de Lyon ;

● Alain KERSTETTER (Haut-Rhin) - La Poste à Mulhouse.

Médailles de grand argent :

● Paricia BOURON (Centre-Val-de-Loire) - Louis Pasteur, un jurassien d'exception ;

● Jean-Marie VALDENAIRE (Aquitaine) - Avez-vous vu le trou ;

● Luc GUILLARD (Île-de-France) - Tarifs postaux et annulationde la taxe avis de réception par le timbre « AR » ;

● Annie SERRA (Bretagne) - Promenade florale dans le canal du Mosambique ;

● Egon HABÉ (Haut-Rhin) - Le bureau français de Bâle (01.01.1847-01.10.1865] ;

● Jean-Louis DUTHOU (Auvergne) - 1825-1940 Quinze ans de vignettes antituberculeuses françaises.

Médailles d’argent :

● Claude LARUE (Centre-Val-de-Loire) - ;

● Michel VACHER (Centre-Val-de-Loire) - A380 le géant du ciel ;

● Andoni DUTOURNIE (UP Mulhouse) - Chat, alors ;

● Léonie DE SIMONE (UP Mulhouse) - Le cheval, ma passion ;

● Jean DRAULT (Poitou-Charentes) - Le type IRIS et son utilisation ;

● Jean-Luc DUCROO (Île-de-France)- Dans le sillage de La Pérouse ;

● Armand MEUNIER (Rhône-Alpes) - Le 20c noir ;

● Michel VACHER (Centre-Val-de-Loire) - Au fils de la rivière « L'Indre ».

Art posté :

Sur les thèmes des animaux sauvages de la forêt vosgienne, des métiers du bois, le concours d'Art Posté a mis en valeur de nombreuses œuvres féminines.

● Jeunes : 1er Naïma LOZANO / 2e - Naima LOZANO / 3e - Charline DUGARD.

● Adultes : 1ere - Marie-Claude PIETTE / 2e - Patricia BOURON / 3e - Geneviève PÉQUINOT..

Challenge Gayoux

Le Challenge GAYOUX est attribué à l'association régionale ayant présenté le meilleur ensemble de collection. Ce Challenge a son règlement particulier qui tient compte de toutes les classes fédérales de compétition. Le Challenge est matérialisé par une plaque de cuivre sur laquelle Claude JUMELET, dessinateur et graveur de timbres-poste représente une allégorie.

En 2019, c'est PHILAPOSTEL Haut-Rhin qui remporte le trophée.

Le Coup de Cœur gagnant de Bussang

Bernard Lherbier, PHILAPOSTEL Haut-Rhin, nous fait partager une découverte anodine qui est devenue par la suite un véritable coup de cœur.

Naissance d'un coup de cœur

Il est parfois des découvertes qui ne sont pas sur le coup, un véritable coup de cœur, mais le deviennent par la suite.

L'histoire de cette petite enveloppe, pas très jolie, en est la preuve.

Lorsque je suis entré dans l'association des Postiers, l'UPPTT à l'époque, quelques grands philatélistes (je n'ai pas osé l'écriture en grand et gras, car ils étaient modestes avant tout) m'ont appris à fouiller ou chiner dans des tas d'endroits, même parfois là où la poussière n'avait pas été faite depuis plusieurs générations.

Chez un marchand, de renom pourtant, j'ai découvert dans ce qu'il y a lieu d'appeler de la « drouille «, pour un prix plus que modique, cette petite enveloppe du 9 mars 1850 où, à peine lisible, Ie timbre à date provenait du bureau de poste de l'Assemblée nationale. Un autre timbre à date, encore moins lisible, me semblait être de franchise, mais sans certitude.

Qu'à cela ne tienne, toujours d'après les conseils d'un éminent juré international « Quand tu ne connais pas et que ce n'est pas cher, tu prends et tu étudies », j'ai pris.

Bref, cette lettre a rejoint un classeur avec d'autres oblitérations de Paris.

Plusieurs années plus tard, au cours d'une lecture d'un ouvrage spécialisé sur les franchises, j'ai appris que pour pouvoir en bénéficier, les représentants du peuple devaient signer leur courrier au départ de l'Assemblée Nationale.

Sans grande conviction, j'ai repris mes classeurs et boîtes à la recherche de la signature d'illustres ou d'inconnus hommes politiques.

Et, oh surprise ! La petite enveloppe découverte à Paris avait une signature et on pouvait lire Victor Hugo.

Un peu suspicieux devant une telle découverte, je me suis empressé de faire les vérifications d'usage. Après avoir présenté à plusieurs spécialistes cet autographe, miracle, il s'agissait bien de celui de l'illustre écrivain français, né le 26 février 1802 à Besançon et mort à Paris le 22 mai 1885. Cet homme politique d'une certaine versatilité, élu en 1849, a mené de nombreux et virulents combats contre le pouvoir au point même de s'exiler à Bruxelles le 11 décembre 1851, d'abord contraint puis volontaire. Il revient dans son pays après la chute du Second Empire en 1870. Il y reprend la politique mais subit plusieurs échecs.

Petit hommage aussi à Notre-Dame-de-Paris, qu'il a si bien mis en scène et qui vient de brûler.

Bien sûr, j'ai reçu de nombreuses offres de philatélistes ou négociants pour ce petit bout d'histoire. Mais je me suis promis de l'offrir à un de mes petits-fils au cas où l'un d'eux se lancerait dans des études littéraires ou obtiendrait, un jour, un beau diplôme.

Depuis, croyez-moi, je regarde d'un autre œil les documents de cette époque. ■

Le 2e Coup de Cæur de la compétition

Olivier Fautier, PHILAPOSTEL Bretagne, nous narre comment on peut se retrouver en très grave difficulté pour vouloir satisfaire sa passion de collectionneur.

Direction les urgences

Vendredi 8 février, il est 17h50, beaucoup de circulation dans Rennes ce jour de départ en vacances, je cours pour récupérer la médaille PHILAPOSTEL, bien méritée, que j'avais fait graver pour Stéphane (le magasin ferme à 18h00). J'arrive avant la fermeture mais je suis anormalement essoufflé et là, je me dis qu'il faut que je fasse plus d'exercice. Lundi, je vais à la salle de sport et je ne me sens pas bien, après deux malaises vagaux, je me rends aux urgences. Mon cœur tape à 190 ! L'urgentiste me met sous bêta-bloquant et m'arrête une semaine en me demandant de me reposer.

Lettre au départ de La Réunion. Tarif étranger spécial pour le Canada comprenant un droit de recommandation de 2.2 F CFA et une surtaxe aérienne de 70F CFA pour 59. À partir de 1957, mise en place d'un service spécial contrôle aérien qui vérifiait les tarifs et apposait une marque avec un chiffre dans un cercle.

Arrivé à mon domicile, je m'allonge et je consulte mon smartphone, j'ai une alerte ebay sur un timbre rugby CFA de 1956 sur lettre qui est en vente immédiate, C'est LE timbre sur lettre que je cherche depuis plus de 20 ans, Je me lève, me porte acquéreur et règle dans la foulée par carte bancaire à la mise à prix de 38 €€. Mardi, surprise, je retrouve la même vente à 36 €€, je me lève, monte à l'étage pour de nouveau me porter acquéreur. Je ne peux pas laisser passer cette enveloppe. Je suis toujours essoufflé.

Mercredi, au lever, je constate que mon mollet gauche a gonflé. Je me rends de nouveau aux urgences et l'on me demande de ne surtout pas mettre le pied à terre. Diagnostic : phlébite et double embolie pulmonaire. Le fait de m'être relevé le mardi pour enchérir de nouveau sur cette pièce aurait pu m'être fatal. Finalement, au sens propre comme au figuré, cette enveloppe constitue pour moi un vrai coup de cœur ! ■

En 3e place de cette confrontation amicale

Dominique Lacoste, PHILAPOSTEL Aquitaine, nous raconte comment un document familial émis pendant une période troublée peut devenir un coup de cœur.

En souvenir de mes parents : un fait local en juin 1944

Mon père Pierre Lacoste, originaire de Soulac-sur-Mer (Gironde), était employé dans une entreprise qui participait aux travaux de défense des brisemer au nord de Soulac. À la déclaration de guerre, il est mobilisé et part au camp de la Couttine (Creuse). Ma mère enseignante était directrice de l'école de Soulac-sur-Mer depuis octobre 1936.

À cette époque le maire de Soulac-sur-Mer s'appelait Georges Mandel. Il était ministre. Il fut nommé ministre de l'intérieur en mai 1940, puis arrêté par les autorités françaises le 17 juin 1940 sur un ordre d'arrestation signé de la main du maréchal Pétain.

Mon père rentre dans son foyer à Soulac en juin 1940 et le maire de Soulac, Georges Mandel lui conseille de s'inscrire au concours de la capacité en droit. Aidé par son épouse, mon père réussit l'examen. Cela lui permettra ensuite de faire office de secrétaire de police rattaché à la ville de Soulac-sur-Mer, pendant la période de l'occupation allemande pour la zone nord Médoc.

En juin 1944, les forces aériennes anglo-américaines bombardent Pauillac et les communes voisines. Ma mère sollicite de pouvoir se déplacer dans la commune de Cissac où vivent ses parents, afin de les ramener à Soulac-sur-Mer. Cette situation va amener mon père à apposer le 9 juin L944, un visa sur la carte d'identité de son épouse, l'autorisant à se déplacer à Cissac. Sur la carte d'identité, nous voyons le cachet rouge de Soulac : Commissaire de police avec la signature de mon père le secrétaire de police.

C'est un décret du 28 mai 1938 qui fixe le tarif du timbre fiscal à 13 francs pour la carte d'identité.

Le timbre fiscal au type « Daussy » a été imprimé de 1936 à 1938.

Vous comprendrez pourquoi ce document familial, qui ne comporte qu'un timbre fiscal à 13 francs, est mon coup de cœur ! ■