Conséquence de sa défaite en 1918, l'Allemagne est contrainte à la révision de ses frontières. Les populations de différentes régions et territoires sont soumises à des référendums par lesquels elles peuvent exprimer leur choix et plus précisément opter pour le rattachement à tel ou tel pays. Le territoire d'Allenstein (Olszÿn en polonais) bordant la Prusse orientale et situé à la frontière germano-polonaise fait l'objet de l'une de ces consultations en 1920.
Une commission interalliée s'installe dans la région pour veiller au bon déroulement des opérations. Logiquement, et durant la présence de la commission, des timbres spéciaux doivent être émis pour montrer que le territoire est bien sous le contrôle des puissances alliées.
Demandés en 1919, ils ne sont pas toutefois pas disponibles le 14 février 1920, date à laquelle la commission commence ses travaux.
Ce n'est que le 3 avril qu'arrive la série de 14 timbres de type Germania surchargés sur trois lignes « PLEBISCITE / OLSZTYN / ALLENSTEIN ». Abondamment diffusés sur le marché et très largement distribués dans les plus de 220 bureaux du territoire, les timbres de la première série s'épuisent. Une seconde émission est mise en service à partir du mois de mai I920 ; elle comporte une surcharge plus élaborée où apparaît la mention « TRAITÉ DE VERSAILLES 6 Art 94 et 95 ».
Le 11 juillet, la population ayant décidé de rester allemande à 97,8%, la Commission clôt ses travaux le 12 août 1920. Déclarés hors cours le 20 août 1920, les timbres sont utilisés jusqu'au 13 septembre 1920 en attendant leur remplacement progressif par des figurines d'Allemagne. ■
Après le démantèlement des empires ottomans, austro-hongrois et allemands à la suite de la Grande Guerre, les Alliés ont décidé d'organiser des plébiscites dans plusieurs régions européennes pour déterminer le nouveau tracé des frontières. La Silésie, riche région minière, forte des plus de 2 millions d'habitants est l'objet d'affrontements entre Polonais et Allemands principalement mêmes si Ukrainiens, Russes, Tchèques et Lituaniens contestent aussi les frontières.
Le 15 août 1919 des gardes-frontières allemands tuent des mineurs silésiens. Cela va déclencher la première insurrection polonaise contre les administrateurs de la République de Weimar (40 000 soldats) avec grèves et répression (2 500 polonais exécutés ou jetés en prison). À la suite de la requête du gouvernement polonais, les Alliés décident ce plébiscite bien que les Britanniques, plutôt pro-allemands, y soient hostiles. Et donc en vertu de l'article 88 du Traité de Versailles, le général français Henri Le Rond arrive en Haute-Silésie avec 20 000 hommes de troupe dont des militaires italiens et britanniques.
En août 192O éclate une seconde insurrection et devant l'urgence, le plébiscite est décidé pour le 20 mars 1921. Ce dernier a lieu dans le calme et les résultats donne les Allemands vainqueurs pour un ratio d'environ 60/4O. La frontière pourrait donc être plus à l'est... Craignant que ce découpage ne favorise trop les Allemands, le parti pro-polonais dirigé par Wojciech Korfanÿ organise une troisième insurrection fin avril 1921.
La Commission, dans l'incapacité de trancher, renverra le problème à la Société des Nations qui décidera de remettre à la Pologne la moitié de la population plébiscitaire soit 965 000 habitants mais moins du tiers du territoire cela représentant in fine 80% du potentiel de la région.
Ce n'est que le 4 juillet 1922 que le général Le Rond quitte la Haute-Silésie.
Des timbres marqueront l'histoire mouvementée de ce territoire. Tout d'abord des timbres allemands surchargés d'un petit cachet rond « CIHS » (Commission lnteralliée Haute-Silésie) utilisés par les autorités françaises. Ils sont très rares.
Ensuite, les figurines fabriquées par l'Atelier du timbre.
Et puis il y a aussi les timbres de service allemands surchargés « C.G.H.S. ».
Ne pas oublier non plus - les timbres tchécoslovaques au type Mucha surchargés « S O / 1920 » et ceux de Pologne revêtus d'une surcharge similaire.
Ne dédaignez pas les « Gorny Slask » les 7 valeurs émises par les insurgés polonais.
Enfin, une mention spéciale pour ces vignettes de propagande : de faux timbres de Pologne surchargés en diagonale de la mention en allemand « Deutscher Wert / gleich ** Pfg / Wâhlt Deutsch ! ». ■