La Poste émet un timbre en hommage à Juliette Gréco, disparue il y a cinq ans. Chanteuse, interprète des plus grands auteurs français, actrice, femme de convictions. Pendant 70 ans, elle contribua au rayonnement de la culture française dans le Monde, de ce fait, elle reçût toutes les distinctions de la République.

Marie-Juliette est la cadette mutique et mal aimée d’une famille bourgeoise composée de Gérald Gréco, père absent ; de Juliette Lafeychine, mère avant-gardiste ; de Charlotte, la sœur aînée, brillante et lumineuse. Plus tard naîtra Gérald, demi-frère du côté paternel. Juliette Lafeychine et Charlotte entrent dans la Résistance, elles sont arrêtées et déportées. Juliette, 16 ans, est emprisonnée. À sa sortie, elle se réfugie chez Hélène Duc, à Saint-Germain-des-Prés, ce qui scellera son destin.

En 1949, ses amis Sartre, Prévert, Queneau, Doisneau, Mauriac, Kosma et Boris Vian lui proposent paroles et musiques, la photographient. Juliette devient chanteuse : Gréco naît !

Aussi actrice en France, puis aux États-Unis. En 1965, elle est la vedette de la série à succès française Belphégor

Son audace et sa singularité feront d’elle une pionnière. À travers ses chansons, souvent censurées, elle défend ses idées : couleurs de peau, genres et classes sociales n’existent pas à ses yeux. Féministe, influenceuse et éternelle amoureuse : elle n’aime pas les hommes ou les femmes mais les âmes ! La sexualité passe au second plan. Elle sera épouse, amie, maîtresse, idole avec autant d’intensité tout au long de sa vie.

Sa façon de chanter fut révolutionnaire dans le paysage de la chanson française : sur scène, œil noir, rieur, visage éclatant de lumière, dans son « noir de travail », voix chaude, mains précises, phrasé unique, elle dégage une énergie gracieuse et forte

Durant 70 ans de carrière internationale elle contribuera au rayonnement de la France. Ce qui lui vaudra de recevoir toutes les distinctions de la République.

En 2016, lors de la tournée « Merci », elle est victime d’un AVC, ce qui clôt sa carrière. La même année elle perd Laurence-Marie, sa fille unique. En 2018, son mari, Gérard Jouannest, s’éteint à son tour. Malgré tout, elle s’accroche avec beaucoup de force et de courage et finit son incroyable vie chez elle, à Ramatuelle, le 23 septembre 2020. ■

Julie-Amour Rossini, petite fille de Juliette Gréco à rédigé ce texte pour le document philatélique - Tous droits réservés.

La Poste émet un timbre à l’effigie de Pierre DAC à l’occasion du 50e anniversaire de sa disparition.

Humoriste et comédien français, Il a également été, pendant la Seconde Guerre mondiale, une figure de la Résistance contre l'occupation de la France par l'Allemagne nazie grâce à ses interventions sur Radio Londres.

« Vaut-il mieux passer à la postérité ou passer hériter à la poste ? » Avant de nous quitter le 9 février 1975, d’un manque de savoir-vivre, Pierre Dac s’est posé la question. La Poste lui apporte la réponse à travers un timbre-hommage au « roi des loufoques » et au résistant devenu, à Londres, l’un des « Français qui parlaient aux Français ». Né le 15 août 1893 à Châlons-en-Champagne, André Isaac commence par poursuivre des études qu’il ne parvient pas à rattraper. Mobilisé en 1914, il passe quatre ans sur le front où il est blessé à deux reprises. En octobre 1922, il fait ses débuts de chansonnier et invente une forme d’absurde dont vont s’inspirer Pierre Desproges, Coluche, le Gorafi et beaucoup d’autres. En 1935, il devient le pionnier des émissions d’humour avec La Société des Loufoques et La Course au Trésor. Le 13 mai 1938, il crée L’Os à moelle, un hebdomadaire dont les ventes atteignent 400 000 exemplaires. Il y publie les premières « petites annonces ». En 1940, décidé à rallier la France Libre, il passe dix-huit mois dans les prisons espagnoles avant de rejoindre Radio Londres, où il multiplie les chansons et les éditoriaux contre l’occupant. « Bagatelle sur un tombeau », où il répond à Philippe Henriot, est étudié dans les écoles. En 1947, il invente le « Schmilblick », puis rencontre Francis Blanche. Ils signent et interprètent Le Sâr Rabindranath Duval et Signé Furax, le feuilleton le plus écouté de l’histoire de la radio. À partir de 1966, Bons baisers de partout, avec Louis Rognoni, est également un succès.

Enfin, en 1972, il publie ses Pensées. Elles ont traversé les générations, démontrant ainsi que « rien de ce qui est fini n’est jamais complètement achevé tant que tout ce qui est commencé n’est pas totalement terminé ». ■

Jacques Pessis - Tous droits réservés.

La Poste émet un carnet de douze timbresposte, illustré par des oiseaux, chardonneret, rouge-gorge ou merle …, premiers musiciens de notre terre.

« Les oiseaux sont nos maîtres » disait le célèbre compositeur Olivier Messiaen. De leurs trilles et gazouillis, il a créé une œuvre pianistique foisonnante et singulière : Le catalogue des oiseaux. Avant lui, de Haendel et Rameau à Liszt, de Mahler et Puccini à Ravel et Stravinski… les créatures ailées, au premier rang desquelles le rossignol, ont inspiré les plus grands musiciens

Parmi une dizaine de milliers d’espèces d’oiseaux à travers le monde, près de la moitié chante, l’autre ne pousse que des cris. Les oiseaux-chanteurs, comme le rouge-gorge, la grive, la fauvette… ont la particularité d’apprendre leur chant d’un tuteur, en général le père. Leurs vocalisations, complexes et précises, sont notamment impliquées dans les préludes amoureux. Notes, timbres, rythmes…

Les ritournelles des oiseaux sont d’une infinie variété. Le chardonneret, par exemple, combine des tintements courts avec de petits gazouillis, tandis que la mésange a un chant plus strident et insistant. Le merle, lui, se distingue par la richesse de son répertoire, ce qui lui vaut son surnom de « Beethoven des oiseaux ». Hommage aux symphonistes des cieux, premiers musiciens de notre terre. ■

La Poste émet un bloc de quatre timbres dans la série Faune et Flore, illustré par des félins : le guépard, le lynx, la panthère noire et le tigre.

Agiles. Et mystérieux. Souvent solitaires et chasseurs. Avec une silhouette souple au pelage épais, des yeux pénétrants, capables de voir la nuit. La famille des félins, ou félidés, est large, constituée de 38 espèces au total, 38 types de mammifères carnivores dont l’anatomie et la physiologie présentent une grande homogénéité : des pattes dont seuls les doigts viennent toucher le sol, un corps doté d’un squelette à la clavicule flottante, favorisant la vitesse, parfois foudroyante.

Une vision binoculaire, des mâchoires puissantes, des griffes acérées, souvent rétractables, qui en font de redoutables prédateurs. Mais cette homogénéité n’empêche pas une grande diversité parmi les représentants de l’espèce : de taille, de pelage, de couleurs. Là où le tigre de Sibérie ou du Bengale peut dépasser les 3 mètres de long, le lynx en Europe et sur le continent nord-américain mesure en général moins d’un mètre, et le chat rougeâtre du sous-continent indien ne dépasse pas les 50 centimètres.

Au sein des félidés, deux grands groupes se distinguent, celui des panthérinés ou grands félins (le lion, le jaguar, le tigre, le léopard et la panthère), et celui des félinés dont la tête est généralement plus ronde. Parmi ces derniers, on trouve notamment le chat domestique mais également le puma, le guépard et nombre d’autres sous-espèces. À noter que le lion est le seul à se démarquer des autres félins par un comportement sociable et des habitudes de groupe, notamment pendant la chasse qu’il sait pratiquer à plusieurs.

Les félins se trouvent sur tous les continents, même s’ils ne sont représentés en Australie que par les chats domestiques. Mais nombre d’entre eux sont aujourd’hui menacés par la perte de leur habitat, la déforestation, la chasse. Parmi eux, le tigre a failli disparaître dans les années 1960 ; si les efforts de conservation ont permis d’éviter cela, sa population reste toutefois fragile. Quant au guépard d’Afrique, le mammifère le plus rapide du monde, il ne survit à l’état sauvage que dans quelques déserts et savanes, du Tchad à la Namibie, de l’Algérie à l’Éthiopie.

Le léopard, enfin, dont la panthère noire est un représentant, demeure le félin à l’aire de répartition la plus vaste à l’état sauvage. ■

Antoine Vigne - Tous droits réservés.

La Poste émet un timbre illustré par un portrait de Lucie RANDOIN, physiologiste de la nutrition et deuxième femme à entrer à l’Académie de médecine en 1946, à l’occasion des 140ans de sa naissance.

Née à Bœurs-en-Othe dans une famille modeste, Lucie Fandard monte à Paris suivre des études scientifiques.

Doctorat en physiologie, agrégation en sciences naturelles pendant laquelle elle rencontre son mari Arthur Randoin, son parcours excelle.

Après un passage à l’Institut océanographique, elle arrive à la Société scientifique d’hygiène alimentaire où elle prend la direction du laboratoire de physiologie en 1924. Elle y restera 36 ans, œuvrant dans ces laboratoires cofinancés par le ministère de l’Agriculture et l’École pratique des hautes études du CNRS, audessus desquels elle habite.

Sa thèse porte sur le sucre sanguin. À la SSHA elle isole les vitamines B, indispensables dans l’utilisation du sucre dans l’organisme, puis la vitamine C. Dans la chambre calorimétrique de la SSHA, elle mesure la calorie, définie comme unité de mesure de l’énergie apportée par l’alimentation

Ces travaux aboutissent à l’élaboration de la première table de composition des aliments en 1937. Son application est majeure dans le contexte de pénurie lié à la guerre, pendant laquelle elle mène des enquêtes nationales sur l’alimentation.

La nutrition est fondée, discipline nouvelle qu’il convient d’enseigner. Avec le Dr Trémolières, elle crée le métier de diététicienne et le diplôme d’État qui y mène.

Elle participe à la diffusion des connaissances en la matière, exposition au Grand Palais, causeries radiophoniques et brochures sur l’hygiène alimentaire.

Elle est la deuxième femme à entrer à l’Académie de médecine en 1946, membre de l’Académie des sciences, secrétaire générale de la SSHA en 1942, présidente de la Société de chimie biologique en 1945.

Enfin, ultime reconnaissance, elle reçoit la cravate de commandeur de la Légion d’honneur. ■

Dr Sylvie Athéna Rouer-Saporta Présidente SSHA-Institut Supérieur de l’Alimentation - Tous droits réservés.