La Poste émet un timbre à l’effigie d’Alice MILLIAT sportive accomplie, féministe engagée qui a organisé en 1922 les premiers Jeux féminins.
Alice Milliat était une militante sportive française. Elle a joué un rôle majeur dans la promotion et le développement du sport féminin au début du XXe siècle, considérant la pratique sportive comme un levier d’émancipation des femmes, visant l’égalité des sexes et encourageant même les sportives à militer pour le droit de vote des femmes. Présidente du club Fémina Sport en 1915, elle fait partie des fondatrices de la Fédération des sociétés féminines sportives de France en 1917, dont elle deviendra la présidente en 1919. Elle milite pour la participation des femmes aux Jeux Olympiques, et devant le refus du CIO, décide d’organiser ellemême des Jeux. Le dimanche 20 août 1922, 20 000 personnes se pressent dans les tribunes du stade Pershing, dans le bois de Vincennes, pour assister à cette première compétition officielle calquée sur le modèle olympique. Le succès de la seconde édition, en Suède en 1926, est tel que le CIO autorise enfin les femmes à participer à des épreuves officielles d’athlétisme lors des Jeux Olympiques de 1928 à Amsterdam. Dès 1930 une vague de conservatisme reprend la main sur le mouvement d’émancipation des femmes à l’œuvre depuis les années 1920. Alors que les Jeux connaissent un réel succès et que la FSFI compte de plus en plus de pays affiliés, l’aventure internationale doit s’arrêter après 1934, faute de moyens et de soutien gouvernemental. Alice Milliat, alors âgée de 52 ans, abandonne la scène publique.
Aucun journal ne mentionne son décès à Paris le 19 mai 1957. Même son nom n’était pas inscrit sur sa pierre tombale, dans le cimetière de Nantes, jusqu’en 2019. Comme un symbole depuis le 8 mars 2021, une statue d’Alice Milliat se dresse dans le hall du Comité national olympique à Paris, aux côtés de celle de Pierre de Coubertin. ■
Éric Florand - Tous droits réservés.
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La Poste émet un timbre sur l’Académie des Jeux floraux de Toulouse qui célèbre 700 ans de joutes poétiques.
Le 2 novembre 1323, à Toulouse, sept notables se réunissent dans un jardin pour lancer un appel à des joutes poétiques qui devront se tenir six mois plus tard, trois jours durant. Pour ces amateurs de beaux vers, il s’agit de renouer avec l’esprit des troubadours si présent à la cour des comtes de Toulouse et, alors que la tutelle du roi de France s’étend sur la région, d’affirmer leur attachement à la langue d’oc.
Début mai 1324, poètes du midi de la France et d’ailleurs se pressent à Toulouse pour concourir. Pour fêter l’événement, une pièce d’orfèvrerie, une Violette d’or, est offerte au lauréat par les sept notables et, à partir de 1325, par les administrateurs de la ville : les Jeux floraux sont nés. Au fil des années, ils se pérennisent, sous l’œil vigilant des mainteneurs qui ont succédé aux fondateurs et, à partir du XVIe siècle, sous le patronage de Dame Clémence, figure tutélaire peut-être imaginaire, dont le legs aurait permis de financer les fleurs. La fête se dote aussi de rites. Les trophées – la Violette, mais aussi le Souci et l’Églantine – sont bénits et portés en procession, un banquet généreux vient clore les festivités.
Par la suite, les Jeux s’assagissent : l’ode à la belle dame est remplacée par un hymne à la Vierge, et les dépenses de bouche, jugées excessives, sont revues à la baisse ; ils subsistent néanmoins et, en 1694, Louis XIV en rehausse le prestige en créant l’Académie des Jeux floraux avant que le nombre des mainteneurs ne soit porté de 36 à 40 par Louis XV.
À la Révolution, bien qu’imprégnée de l’esprit des Lumières (Voltaire en est une figure majeure), l’Académie disparaît, elle est cependant rétablie par Napoléon dès 1806. Désormais, ses concours (en français exclusivement depuis le XVIIe siècle, puis en français et en langue d’oc à partir de 1895) ne cesseront plus de révéler ou de consacrer les plus grands poètes de leur temps, comme Victor Hugo, Chateaubriand, Frédéric Mistral, Marie Noël ou Léopold Sédar Senghor. ■
Marie-Pierre Rey, Professeure d’histoire à l’Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne, mainteneur de l’Académie des Jeux florau - Tous droits réservés. - Tous droits réservés.
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La Poste émet un timbre de la série EUROPA sur le thème « Faune sous-marine ».
Présente dans 4 des 5 océans de la planète, 2e espace maritime mondial, la France veille au bon état du milieu marin en engageant à l’échelon international, européen et national, des politiques de préservation et de restauration de la biodiversité.
Avec son allure menaçante et ses mâchoires pourvues de longues dents, la murène commune se cache le jour dans des anfractuosités. Sa réputation d’agressivité est injuste : elle n’attaque que pour se défendre ! Évoluant plutôt en surface, ce qui le rend vulnérable, le diable de Méditerranée (2e plus grande raie au monde) fait hélas partie des espèces menacées. Le corb, avec sa silhouette élégante, est devenu rare sur les côtes françaises, mais il repeuple peu à peu les eaux des réserves marines. En revanche, on peut facilement approcher le peu farouche sar à museau pointu, gris argenté aux rayures claires et foncées, et observer la pieuvre commune qui, en cas de danger, sait disparaître sous un nuage d’encre noire ou changer de couleur pour se fondre dans son environnement. Reconnaissable à sa livrée jaune vif, verte et bleue, voici le crénilabre paon, qui se nourrit d’une bouchée d’algue dont il extrait des petits invertébrés, et le crabe vert, particulièrement invasif, qui apprécie les fonds vaseux ou sablonneux. De la famille des crustacés, le bernard-l’ermite et ses dix pattes fait bon ménage avec l’anémone de mer. Elle le protège sous ses tentacules urticantes et profite ainsi de ses restes de nourriture.
Merveilleux fonds sous-marins, où l’on croise le panache de la protule lisse ou l’étoile de mer rouge… La splendeur des forêts de gorgone ou de corail ne doit pas nous faire oublier qu’en 30 ans, 50 % des récifs coralliens ont disparu. Face à une faune souvent en danger, il s’agit plus que jamais de se mobiliser. ■
Fabienne Azire - Tous droits réservés.
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La Poste émet, dans la série faune et flore, un timbre sur le jardin du Lautaret situé dans les Hautes-Alpes
Lieu emblématique de la route des Grandes-Alpes, le jardin du Lautaret a vu le jour en 1899, à l’initiative de Jean-Paul Lachmann, président de la chaire de botanique de l’Université de Grenoble.
Il choisit d’établir son jardin botanique, au col du Lautaret, à plus de 2 000 mètres d’altitude car la biodiversité y est foisonnante, liée au gradient d’altitude et à la grande richesse géologique et climatique du lieu. Ce jardin a une triple vocation : entretenir une vaste collection de plantes alpines, être un haut lieu de la science où la recherche scientifique de pointe peut s’exercer et diffuser les savoirs scientifiques au plus grand nombre. Cette raison d’être, 125 ans plus tard, n’a pas pris une ride !
Dans un écrin paysager incroyable, 2 000 espèces de plantes acclimatées à des conditions de vie extrêmes sont présentées par origine géographique, milieux de vie, classification botanique et propriétés médicinales, toxiques ou alimentaires.
Chaque pas mène les visiteurs vers un nouveau continent, dans ce tour du monde botanique et onirique. Entouré de montagnes à 360°, le jardin chemine entre cours d’eau, pontons, mares, milieux reconstitués, prairies naturelles, chalet historique, arbres centenaires, kiosque aux oiseaux… Jusqu’à arriver à cette vue unique sur les glaciers de la Meije, qui se reflètent dans l’eau d’un petit étang, aux abords florissants.
Le jardin du Lautaret est ouvert à la visite, tous les ans, du 1er week-end de juin au 1er week-end de septembre. De nombreuses animations y sont programmées telles que des visites guidées, des conférences, des concerts et des spectacles.
Mais le jardin du Lautaret est bien plus qu’un simple jardin botanique ! C’est un des centres de recherche scientifique de l’Université Grenoble Alpes et du CNRS dans les domaines de l’écologie, de l’environnement, de la Terre et de l’Univers.
Chercheuses et chercheurs du monde entier viennent y étudier et expérimenter les effets des changements globaux, ceux du climat et des pratiques humaines, en territoire de montagne. ■
Le jardin du Lautaret - Tous droits réservés.
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La Poste émet un timbre illustré par une baguette de pain française, dont les savoir-faire artisanaux et la culture de la baguette de pain ont été inscrits au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.
La baguette, pain de notre quotidien, symbole de notre gastronomie, joyau de notre culture.
Elle se compose d’ingrédients de base que sont la farine, l’eau, le sel, la levure et/ou le levain. Cette apparente simplicité révèle une complexité de fabrication : dosage et pesage des ingrédients, pétrissage, fermentation, division, détente, façonnage, apprêt, scarification cuisson. Autant d’étapes méticuleuses maîtrisées par l’artisan boulanger dont le savoir-faire unique se transmet de génération en génération.
Elle est la promesse d’une expérience sensorielle délectable. À la vue, elle séduit par sa croûte dorée et ses grignes, signatures du boulanger. Sortie du four, ses effluves grillés mettent en appétit. Au toucher, c’est une transition de la résistance de sa croûte vers la légèreté de sa mie alvéolée. L’acte de la rompre offre une délicieuse symphonie due à son craquement si caractéristique. À chaque bouchée, son goût authentique se dévoile. En tant qu’aliment de partage, la baguette nous accompagne du petit déjeuner au dîner, trônant au cœur des repas et demeurant une constante invitation à la convivialité.
Porteuse d’une culture et de coutumes, la baguette est profondément enracinée dans les pratiques quotidiennes des Français(es).
Elle incarne un rituel, celui de se rendre à sa boulangerie, commerce de proximité ancré dans les territoires, attirant douze millions de consommateurs chaque jour. La confection de six milliards de baguettes chaque année confirme son statut emblématique dans le patrimoine alimentaire français.
La baguette transcende les frontières pour devenir une icône internationale. L’inscription de ces savoir-faire artisanaux et de sa culture au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO témoigne de son rayonnement et l’érige en ambassadrice de l’artisanat boulanger. ■
Dominique Anract, Président de la Confédération Nationale de la Boulangerie Pâtisserie française - Tous droits réservés.
Édition d'un bloc souvenir
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La Poste émet, un carnet de douze timbresposte qui met en lumière des aquarelles de fleurs créées par Raoul DUFY. Elles ont illustré l’ouvrage de Colette, Pour un herbier.
Les fleurs qui portent les couleurs ont toujours inspiré Raoul Dufy. Entre 1910 et 1928, il exécute de nombreux motifs floraux stylisés dans ses travaux décoratifs pour les entreprises textiles du couturier Paul Poiret et du soyeux lyonnais Bianchini-Férier. Dans les années 1940, il dessine et peint des fleurs lors de séjours dans le Midi. L’amour que Dufy porte aux fleurs rejoint son intérêt pour les jardins : il observe la nature en jardinier et non en botaniste.
Afin d’illustrer l’ouvrage de Colette, Pour un herbier, Dufy crée au début des années 1950 douze aquarelles de fleurs. Il représente aussi bien des essences nobles, comme la rose, le lys ou l’arum, que des fleurs des prés rassemblées en bouquets. « Un bouquet, c’est un peu un feu d’artifice », considère Dufy. Les fleurs traitées en gros plan se détachent sur le papier blanc, comme s’il voulait en faire le portrait. Il n’en propose pas une description précise à la manière des albums de botanique : il cherche plutôt à capter leur singularité. La facture est très libre et se caractérise par une dissociation entre la forme et la couleur, devenue indépendante.
Le peintre tire parti de la technique de l’aquarelle et fait preuve d’une grande spontanéité. Il dit à ce sujet : « L’aquarelle est peut-être le moyen de peindre qui laisse le plus de liberté à l’improvisation. » Pour rendre ses motifs plus fluides, il humidifie son papier avant de peindre : les couleurs apparaissent diluées et transparentes. Cette technique suppose une grande rapidité d’exécution, car l’artiste ne dispose que d’une vingtaine de minutes avant que le papier ne soit sec.
Dufy dessine directement d’après le motif au moyen d’un pinceau imbibé de couleur, sans esquisse préalable au crayon.
Colette, enthousiasmée par les illustrations de Dufy, en a ainsi fait l’éloge : « C’est un commentaire éclatant que donnèrent, au revers de mes textes intitulés Pour un herbier, les aquarelles de Dufy. Quel autre objectif serait digne des corolles, des tiges inclinées que sur douze pages, la main de Dufy glorifia […] ? Que fût devenu mon petit essai botanique, privé de Dufy ? ■
Céline Chicha, cheffe du service de l'estampe moderne et contemporaine, Bibliothèque nationale de France - Tous droits réservés.
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