Turquie

Alexandrette

Lorsque le 15 avril 1920 la France obtient des Alliés le mandat sur la Syrie et le Liban (confirmé le 23 juillet 1922), celle-ci divise administrativement le territoire en cinq petits États (sandjaks de Damas, Alep, l'État alaouite, le Djebel druze et le Grand Liban). Le futur sandjak d'Alexandrette (Iskenderun, aujourd'hui) vaste de 260 km²; est alors rattaché à Alep.

L'absence de véritable constitution et les rivalités entre les différentes minorités religieuses conduisent à des troubles sévèrement réprimés et débouchent sur des discussions entre Syriens et Français en vue d'obtenir l'indépendance. Un accord est presque signé en 1936 lorsque la Turquie, inquiète de voir la montée en puissance de sa voisine, fait voter et obtient de la S.D.N. un statut d'autonomie Pour le sandjak d'Alexandrette.

En 1937, la Turquie et l'administration française du Levant organisent un référendum dont l'issue ne laisse aucun doute sur le prochain rattachement du territoire à la Turquie. Pour mieux souligner cette séparation, l'administration fait émettre des timbres spécifiques au sandjak en avril 1938.

Ils serviront assez peu de temps puisque le sandjak est rattaché à la région turque du Hatay le 9 septembre 1938 puis définitivement intégré à la Turquie le 21 juillet 1939.

Le bureau Français d'Alexandrette est desservi par les paquebots français, ce port qui constitue le débouché maritime d'Alep bénéficie d'un bureau français en octobre 1852. Il utilisera des timbres français, d'abord des Empire dentelés et non dentelés, l'émission laurée, les Siège, les Bordeaux, les Cérès et les Sage. Les oblitérations identifiant ce bureau sont les petits chiffres 3766 et gros chiffres 5079. ■

Anatolie

Objet d'une rubrique bien séparée dans le catalogue, l'Anatolie, en tant que « pays », couvre la période de la guerre civile turque de 1919-22.

À la fin de la Première Guerre mondiale, des opposants au régime du sultan se soulèvent dans le but de créer un État turc indépendant et fort. Un gouvernement rebelle s'installe à Ankara et entame les hostilités à la fois contre les opposants et également contre les puissances étrangères comme la Grèce.

Cette période conflictuelle durera jusqu'en septembre 1922, date à laquelle il n'y a plus aucun soldat grec sur le territoire turc. Les Britanniques envisagent alors d'entrer en guerre (le gouvernement d'Atatürk refuse les termes du traité de Sèvres).

La France jouera les médiateurs en empêchant un nouveau conflit avec la signature d'un armistice en octobre 1922. Ce sera ensuite la conférence de Lausanne où les frontières de la Turquie seront définitivement tracées.

Les timbres d'Anatolie (on en recense plus de soixante-dix) sont essentiellement des émissions provisoires composées de timbres-poste et autres fiscaux surchargés pour servir de valeurs d'affranchissement. Bénéficiant de tirages extrémement variables, compte tenu des stocks retrouvés, et d'une durée d'existence relativement courte (les émissions officielles reprennent à partir de la fin de 1921), les timbres d'Anatolie sont en général peu courants. ■