Émissions TP - Février 2020

Carnet « Animaux du monde »

10
fév.
2020

La Poste émet un carnet de 12 timbres-poste avec des photos de douze animaux, une ode à la diversité.

© La Poste 2020. © La Poste 2020. Mise en page de Sylvie Patte et Tanguy Besset.
Photographies illustrant les timbres :
1ère ligne de gauche à droite :
- Zèbres des plaines © Martin Harvey / Biosphoto
- Tigre de Sibérie © Minden / hemis.fr
- Couple de lions © Martin Harvey / Biosphoto
- Phoque gris © Flpa / Hemis.fr
- Ours polaire © Paul Souders / Biosphoto
- Manchots royaux © Martin Zwick / Photoshot / Biosphoto
- Flamants roses © Alain Fournier / Biosphoto
- Lama © HUGHES Hervé / hemis.fr
- Grenouilles vertes © image BROKER/ hemis.fr
- Héron crabier © Jean-Jacques Alcalay / Biosphoto
- Goéland argenté © Minden / hemis.fr
- Rorqual à bosse © PALANQUE Denis / hemis.fr
Photographies illustrant la couverture :
- Zèbres des plaines © Martin Harvey / Biosphoto
- Ours polaire © Paul Souders / Biosphoto

Ce carnet est une ode à la biodiversité. Douze espèces sont représentées, les zèbres des plaines, le tigre de Sibérie, un couple de lions, le phoque gris, l’ours polaire, les manchots royaux, les flamants roses, le lama, les grenouilles vertes, le héron crabier, le goéland argenté et le rorqual à bosse. Ces animaux sont majestueux, sous le soleil, se reflétant dans l'eau ou en liberté. Reflet ou réalité, l’effet miroir donne la pleine plénitude d’un moment… Quel que soit le sens dans lequel nous prenons ces timbres, la force et la vitalité de ces animaux sont bien présentes.

Cependant cet équilibre est précaire car pour le tigre de Sibérie, l'ours polaire et les lions leur devenir est préoccupant. ■

Émission d'un feuillet souvenir.


Affranchissement pour Lettre Verte 20g

 

Télécharger le communiqué de presse

 

 

Jacqueline de Romilly 1913 - 2010

10
fév.
2020

La Poste émet un timbre à l’effigie de Jacqueline de Romilly à l’occasion du 10e anniversaire de sa disparition.

© La Poste 2020. Création Éloïse Oddos, gravure Pierre Albuisson d'après photo © Françis Apesteguy.

« Professeur dans l’âme » : c’est ainsi que l’illustre helléniste, fille et petite-fille de professeur, aimait à se définir. Née en mars 1913, Jacqueline David – future Jacqueline de Romilly – n’a pas connu son père, brillant normalien, philosophe, mort au champ d’honneur en octobre 1914, mais sous l’égide de sa mère, elle a marché sur ses traces. Première lauréate féminine du concours général, elle obtient en 1930 le premier prix de version latine et le deuxième prix de version grecque. C’est le premier titre de gloire de cette pionnière qui, dès lors, ne cessera plus de briller dans le domaine des lettres classiques.

Normalienne, agrégée de lettres classiques, professeur de langue et littérature grecques à l’université de Lille puis à la Sorbonne, elle est en 1973 la première femme élue au Collège de France, bientôt la première femme élue à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (1975) et la deuxième femme élue à l’Académie française (1988), après Marguerite Yourcenar, mais « la première à y siéger vraiment ».

Éminente spécialiste de Thucydide, l’historien de la guerre du Péloponnèse qui opposa Athènes à Sparte de 431 à 404 avant J.-C., elle en renouvelle l’interprétation dans sa thèse, Thucydide et l’impérialisme athénien, puis consacre vingt ans à traduire et éditer les huit livres de son oeuvre (1953-1972). Si Thucydide est « l’homme de sa vie », elle écrit aussi sur Homère, Hérodote, Eschyle, Euripide, Platon et jusqu’à Plutarque, faisant revivre la Grèce antique et son inépuisable confiance dans la grandeur de l’homme. Les Grecs, reconnaissants, lui confèrent la nationalité grecque (1995) et la nomment en 2000 ambassadrice de l’hellénisme.

Quand la transmission de ce précieux héritage lui semble menacée, elle écrit L’enseignement en détresse, puis fonde l’association SEL pour la Sauvegarde des enseignements littéraires (1992) et milite vaillamment malgré la cécité qui la frappe, continuant à publier essais, manifestes, romans et nouvelles où l’on découvre le charme, l’humour et la gaieté de cette grande dame, sa générosité et son courage aussi.

Une leçon de vie… ■

Affranchissement pour Lettre Prioritaire 20g

 

Télécharger le communiqué de presse

 

 

Marie-Guillemine Benoist, 1768 – 1826
Portrait présumé de Madeleine

10
fév.
2020

La Poste émet un timbre de la série artistique représentant une oeuvre de Marie-Guillemine Benoist, artiste peintre.

© La Poste 2020.
Mise en page Mathilde Laurent d’après photo
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Gérard Blot.

Fille d’un fonctionnaire de l’Ancien Régime, Marie-Guillemine de Laville-Leroulx (Paris, 1768-1826) était douée pour la peinture. La ruine de son père l’arracha à l’oisiveté des jeunes filles de bonne famille. Elle en fit son métier, formée par deux maîtres éminents, la portraitiste Élisabeth Vigée-Lebrun, puis Jacques-Louis David, chef de file du retour au classicisme. En 1793, elle épousait secrètement Pierre-Vincent Benoist, banquier royaliste poursuivi comme conspirateur. Disposant après la Terreur d’un atelier au Louvre, présentant régulièrement ses oeuvres au Salon, Marie-Guillemine Benoist fut récompensée d’une médaille de première classe en 1804.

Pensionnée par le gouvernement, elle ouvrit un atelier pour femmes peintres. Mais en 1814, en plein succès, elle fut contrainte de renoncer à sa carrière pour ne pas nuire à celle de son époux, nommé conseiller d’État…

Ce tableau fit sensation en 1800. Six ans après l’abolition de l’esclavage par la Convention, le 4 février 1794, à la suite du soulèvement des esclaves de Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti), ce portrait d’une femme noire, incarnation des populations des colonies émancipées par la loi, marque une véritable révolution picturale.

Pour la première fois, une artiste célèbre la beauté féminine tout en affirmant l’africanité de son modèle. En donnant à la jeune femme la pose de la célèbre Fornarina peinte par Raphaël, Marie-Guillemine Benoist prend soin de l’inscrire dans une prestigieuse lignée picturale. Jadis intitulé Portrait d’une négresse, ce chef-d’oeuvre a été rebaptisé par le Louvre Portrait d’une femme noire au début des années 2000. Présenté en 2019 au musée d’Orsay à l’exposition « Le Modèle noir, de Géricault à Matisse », il a aujourd’hui retrouvé l’identité de son modèle, Madeleine, une domestique guadeloupéenne, peut-être une esclave affranchie, employée par le beau-frère de l’artiste. Le tableau et son modèle sont désormais des icônes, connus et admirés dans le monde entier. ■

Affranchissement pour Lettre Prioritaire 20g

 

Télécharger le communiqué de presse

 

 

René Guy Cadou, 1920-1951

14
fév.
2020

La Poste émet un timbre à l’effigie du poète René Guy CADOU, à l’occasion du centenaire de sa naissance.

© La Poste 2020.
Mise en page Ségolène Carron ; portrait par Roger Toulouse,
© Adagp, Paris, 2020 ;
d'ap. photo Bibliothèque Nationale, Paris, France
Bridgeman Images.

À Sainte-Reine-de-Bretagne, en Brière, le 15 février 1920, naît René Guy Cadou, fils d’instituteurs. Son enfance est heureuse, dans l’atmosphère des classes et proche de la campagne. Sa mère meurt en 1932, choc profond pour cet enfant sensible. Les thèmes de son œuvre trouvent leur source dans la nature où s’incarne son Dieu, la ville, l’imaginaire et le réel, racines doubles de l’homme, et la mort – toujours présente, mais qui donne à la vie sa raison.

Accompagné par Michel Manoll, Max Jacob et Reverdy, il s’engage dès 1937 dans la vie poétique, avec détermination et passion.

Les années de guerre, l’errance d’instituteur suppléant en Loire-Inférieure, la solitude et le dénuement nourrissent sa poésie. À Rochefort-sur-Loire, un groupe de poètes publie les Cahiers de l’École de Rochefort, revendiquant durant ces années de guerre le droit à l’amitié et à la liberté, enraciné dans l’échange poétique.

Le 17 juin 1943, Hélène Laurent, fille d’instituteurs, poète, vient à sa rencontre. De leur amour naît Hélène ou le règne végétal.

Ils s’installent à Louisfert, près de Châteaubriant. René sait que le temps lui est compté, il écrit beaucoup de poèmes, un roman, deux livres sur Apollinaire, des chroniques littéraires, des émissions, une abondante correspondance. Mais la maladie le ronge et, le 20 mars 1951, René Guy Cadou meurt, près d’Hélène.

Hélène, bibliothécaire, publie une vingtaine de recueils de poésie, et consacre sa vie à l’œuvre de René Guy, publiée par Seghers : c’est Poésie la vie entière.

L’œuvre poétique de Cadou est très singulière. Sa langue est ample, riche, chantante, ancrée dans la vie. Du végétal, de l’amitié, de l’amour d’Hélène, des échos du corps, des sensations naissent images et métaphores où vibrent ses sentiments et sa métaphysique. ■

Affranchissement pour Lettre Verte 20g

 

Télécharger le communiqué de presse

 

 

Métiers d'Art - Facteur d'orgues

24
fév.
2020

La Poste émet un nouveau timbre dans la série métiers d’art initiée en 2016. Après le joaillier, le sculpteur sur pierre, le ferronnier, l’ébéniste, le maroquinier, le tailleur de cristal et le relieur, c’est le savoir-faire du facteur d’orgues qui est à l’honneur.

© La Poste 2020.
Création Frédérique Vernillet d’après l’orgue de Saint-Didier-au-Mont-d’Or,
photos Michel Jurine, Facteur d’orgues.
Gravure Line Filhon.

L’origine de l’orgue, instrument à vent et à tuyaux, remonte à la nuit des temps.

Présent dans les civilisations grecque et romaine, nous savons que c’est véritablement au début du XIVe siècle que l’orgue commence à se répandre dans nos édifices religieux.

L’orgue est toujours le reflet d’une culture en un lieu donné et à une époque donnée. Il n’y a pas un orgue mais des orgues ; dans ce sens, la richesse de notre métier est considérable.

Tout commence par la conception : une idée musicale qu’il faut traduire concrètement en tuyaux, en sommiers, en réservoirs, en charpente, en mécanique de liaisons entre claviers et soupapes, en harmonie sonore.

Le bureau à dessin est le centre de l’atelier ; les plans et épures sont aussitôt pris en main par les facteurs d’orgues qui sont tour à tour menuisier, charpentier, mécanicien, monteur, régleur, électricien, électronicien parfois. La matière première, essentiellement bois, métaux et peaux, est mise en oeuvre par des « gestes de métier » qui traversent les générations. Le facteur d’orgues se doit de transmettre son savoir, en ce sens la facture d’orgues est un métier de tradition.

L’atelier de fabrication des tuyaux est un univers : ici le chaudron et la table de coulée, là le raclage des feuilles. Enfin, le débit, la mise en forme et la soudure. Ce que nous appelons un jeu est une série de tuyaux (56, 58 ou 61 selon l’étendue du clavier), le plus long fait la note la plus grave, le plus court, la note la plus aiguë. Ces immenses flûtes de pan constituent de véritables forêts de tuyaux de toutes dimensions et formes.

La mise en harmonie des tuyaux se déroule en trois étapes. D’abord à la table pour ouvrir la bouche du tuyau, travailler l’embouchure au pied, positionner correctement le biseau, la lèvre supérieure, ajuster la lumière, couper de longueur ; ensuite sur le mannequin, orgue rudimentaire utilisé pour faire parler les tuyaux et les travailler ; enfin dans l’acoustique du lieu où l’orgue sera monté. La mise en harmonie requiert une bonne oreille, une grande minutie dans les gestes, une concentration importante ; toute opération effectuée sur le tuyau transforme son timbre, sa couleur. L’harmoniste doit sans cesse faire le lien entre le geste et le son émis par le tuyau. On peut transmettre les gestes techniques mais on ne peut pas enseigner le sens esthétique, l’idée musicale qui doit guider en permanence l’harmoniste.

La fréquentation des chefs-d’oeuvre de nos aînés est une source inépuisable de savoirs et d’apprentissage au sens noble du terme. C’est une partie importante de notre métier qui contribue largement à la construction de notre propre sentiment esthétique.

Dans un monde d’impatience et de rapidité, la facture d’orgues constitue un îlot dans lequel les valeurs de patience et de durée sont fondamentales. Il faut dix ans pour apprendre l’essentiel, puis dix ans pour comprendre et « sentir », enfin les années suivantes vont permettre l’expression de son propre sentiment esthétique. ■

Émission d'un feuillet souvenir.


Affranchissement pour Lettre Internationale 20g

 

Télécharger le communiqué de presse