Le territoire d'Inini est à associer à la Guyane française, en Amérique du Sud. Le nom vient d'une riviére qui afflue dans le fleuve Maroni. Aujourd'hui, Inini est intégré à la Guyane. Mais autrefois, ce territoire a bénéficié d'une administration propre.
C'est un décret du 6 juin 1930 qui crée officiellement le territoire, dans toute la zone qui se situe au Sud de la Guyane, sans façade maritime donc. L'Inini devient ainsi une colonie à l'intérieur de la colonie, administrée sous l'égide du gouverneur de Guyane mais avec l'aide d'un conseil dédié.
La raison de cette scission vient de l'orpaillage sauvage dans le Sud du territoire. Les autorités guyanaises sont débordées et perdent peu à peu le contrôle de la production d'or. Couper le territoire en deux permet aux autorités du Sud de se concentrer sur ce souci en particulier.
Jusqu'en 1932, la zone utilise les mêmes timbres que la Guyane française. Par la suite, lnini reçoit les mêmes timbres que la Guyane mais avec une surcharge spécifique, « Territoire de l'Inini ». Vingt-huit timbres ouvrent le bal, avec autant de valeurs faciales différentes. Cette série a cours de 1932 à 1938, puis sortent sept timbres sur lesquels est directement imprimée la mention Inini.
Fin 1939, douze vignettes aux motifs identiques à la première série voient le jour, encore une fois avec la surcharge « Territoire de l'Inini » mais avec des valeurs faciales différentes.
En tout, l'Inini aura connu un peu moins de cinquante timbres, ainsi que neuf timbres-taxe, eux aussi venus de Guyane et surchargés pour le territoire. En 1937, à l'occasion de l'Exposition Internationale des arts et techniques, Inini reçoit un bloc feuillet non dentelé. Si le bloc en lui-même n'est pas rare, il le devient lorsque les inscriptions sont renversées. Cette variété, dont il faut être sûr de l'authenticité, constitue la seule rareté philatélique d'Inini.
Le 19 mars 1946, la Guyane accède à son statut officiel de département. Dès lors, L'indépendance relative du territoire d'Inini prend fin. Le territoire est alors rattaché entièrement à la Guyane. Mais dès l'année 1944, les timbres guyanais ont de nouveau cours en Inini. De quoi mettre fin à une vague philatélique de complaisance. En effet, l'utilité de ces surcharges est toute relative.
Comme l'Inini était de toute façon administrée par le gouverneur de la Guyane française, il n'y avait pas de réel besoin de créer des émissions spécifiques. Les autorités ont simplement rebondi sur l'attrait croissant des collectionneurs de métropole pour les séries coloniales. Il s'agissait alors d'un bon moyen de faire rentrer de l'argent dans les caisses de la colonie.
De ce fait, peu de courrier a transité réellement par le territoire d'Inini. Faiblement peuplé du fait des conditions de vie complexes à l'intérieur des terres guyanaises, Inini comptait alors peu de gens lettrés. Ajoutons à cela que des timbres guyanais sans surcharge continuaient à être utilisés dans le territoire, comme avant le décret de 1930.
En 1951, le territoire d'Inini renait un peu artificiellement, en accédant au statut d'arrondissement. aux côtés de celui de Cayenne, sur la côte. En 1969, ces arrondissements sont supprimés et la Guyane devient une entité sans subdivision. ■