Belgique (Eupen & Malmédy)

Eupen

Le premier document qui fait mention dEupen est Chroniques du duché de Limbourg en 1213, oò l'on parle dun lieu-dit « Oipen » et d´une chapelle Saint-Nicolas. Après la bataille de Worringen en 1288, Eupen est annexée au duché de Brabant avec le reste du duché de Limbourg. Le Brabant et le Limbourg deviennent des possessions bourguignonnes en 1387 ; la même année Eupen est entièrement brûlée durant la guerre contre le duché de Gueldre.

En 1477, le Brabant et le Limbourg changent de couronne pour être sous celle des Habsbourgs autrichiens. Charles Quint accorde à Eupen le privilège d'organiser deux foires l'an à partir de 1544. À l'abdication de Charles Quint, Eupen devient une possession des Pays-Bas espagnols.

Après la paix d'Utrecht, en 1713, la région passe sous le régime des Pays-Bas autrichiens. Après avoir partagé l'histoire du duché de Limbourg durant 800 ans, Eupen fut rattachée à la Prusse après le congrès de Vienne en 1815, puis à l'Allemagne, lors de l'unification allemande des années 1870.

Après avoir partagé l'histoire du duché de Limbourg durant 800 ans, Eupen fut rattachée à la Prusse après le congrès de Vienne en 1815, puis à l'Allemagne, lors de l'unification allemande des années 1870.

Eupen (au même titre que les 8 autres communes des cantons de l'Est) fut offerte à la Belgique en 1920 par le traité de Versailles, en compensation des pertes subies lors de la Première Guerre mondiale.

Malmédy

La ville est fondée vers 648 par saint Remacle, originaire d'Aquitaine et prieur de labbaye de Solignac. Au Xe siècle, la population de Malmedy sétait accrue au point qu'il fallut une église paroissiale, cétait en 1007. Jusqu'alors, on sétait contenté d'une absidiole de l'abbaye, la chapelle Saint-Laurent.

Pendant 1 146 ans, Malmedy et Stavelot formèrent la Principauté de Stavelot-Malmedy à la tête de laquelle se succédèrent 77 princes-abbés du Saint-Empire et comtes de Logne. Cependant, dès le XIe siècle, des rivalités opposèrent les deux villes. Dès le XVIe siècle, Malmedy voit plusieurs industries se développer sur son sol : draperie, tannerie et industrie de poudre à canon.

Au XVIIe siècle, Malmedy et Stavelot sont les centres de tanneries les plus importants d'Europe, d'autres industries sont aussi renommées à Malmedy : fabrique de coton, fabrique de jeux déchecs, de dominos, de pains dépice et surtout la papeterie qui fera la fortune de Malmedy. Malgré son statut de neutralité et la protection des princes-abbés, Malmedy fut envahie au moins cinquante fois par des troupes de passage, dont les déprédations eurent des conséquences désastreuses pour la population.

En 1795, après la propagation de la Révolution française et les conquêtes territoriales de la France, la Principauté de Stavelot-Malmedy disparut et ses territoires furent réunis à la France. Malmedy devint alors sous-préfecture du département de l'Ourte, chef-lieu du 2e arrondissement communal de l'Ourte, siège dun Tribunal de première instance et étendit sa juridiction, notamment sur les villes de Verviers et Spa et ce jusquà la fin de la période napoléonienne.

Aux termes du traité de Vienne en 1815, le canton de Malmedy, qui comprenait également à l'époque celui de Saint-Vith est rattaché à la Prusse. Cette situation va durer environ un siècle. Durant les premières cinquante années, la situation particulière de Malmedy, ville romane (et même wallonne) dans une Prusse germanophone, ne pose pas trop de problèmes. Les habitants sont libres d'utiliser le français à leur guise.

Dès l'utilisation des timbres-poste en Allemagne en 1850 se sont les timbres de Prusse qui y ont cours.

En revanche, les choses vont progressivement changer avec l'arrivée au pouvoir du chancelier Bismarck et plus encore avec la guerre franco-prussienne de 1870 et le Kulturkampf qui va bientôt lui succéder. Aux yeux de l'administration prussienne, Malmedy souffre du double désavantage d'être à la fois francophone et en majorité catholique. À partir de ce moment, elle va subir une tentative de germanisation forcée, l'enseignement du français étant interdit dans les écoles au profit de celui de l'allemand.

Après la Première Guerre mondiale, Malmedy devint une ville belge en application du traité de Versailles. Le traité prévoyait que les populations concernées devaient se prononcer sur le rattachement à la Belgique par référendum. Sur l'ensemble des 33 276 électeurs concernés sur l'ensemble des cantons de l'Est, seuls 271 oseront aussi ouvertement manifester leur désapprobation.


Premières émissions surchargées « Eupen & Malmédy » avec valeurs en monnaie allemande, utilisables de janvier à mars 1920.

Après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale et la capitulation de la Belgique, Malmedy sera annexée au Troisième Reich et la Place Albert rebaptisée Adolf Hitlerplatz. Il en résultera que les Malmédiens en âge de porter les armes seront obligés de faire leur service militaire au sein de la Wehrmacht. Par ailleurs, pendant ces cinq années sombres, nombreux furent les Malmédiens qui périrent dans les camps de concentration nazis pour avoir marqué leur attachement à la Belgique.

La ville sera libérée par les troupes américaines en septembre 1944. ■