La Nouvelle République d'Afrique du Sud, connue aussi sous le nom néerlandais de Nieuwe Republik est un État éphémère, qui n'a duré que quelques années. ll est situé en actuelle Afrique du Sud, au Nord du Natal, dans lequel il a été englobé par la suite, et au Sud du Transvaal, entre l'État libre d'Orange et le Zoulouland. Cette petite république couvre le territoire autour de la ville de Vrijheid, qui en est la capitale.
Les années 1880 voient éclater la première Guerre des Boers sur les territoires du Sud de l'Afrique : les Pays-Bas et la Grande-Bretagne s'en disputent la domination. Vaincus, les Britanniques cèdent le Transvaal, qui redevient indépendant en 1881. Le Natal quant à lui reste possession britannique.
Parallèlement à ce conflit, les Anglais livrent une bataille au Royaume zoulou, sur les terres situées plus au sud. Durant ce conflit, des commandos boers viennent en aide aux Zoulous, et aident notamment Dinuzulu à conserver le dernier trôle zoulou. En échange de cette aide, les Boers obtiennent des territoires autour du fleuve Mfolozi. Ils y fondent une république autoproclamée en 1884, la Nieuwe Republik et construisent la ville de Vrijheid, « liberté » en néerlandais. Cet État n'est reconnu qu'en 1886 par les Britanniques. C'est la naissance officielle de la Nouvelle République d'Afrique du Sud.
Le territoire est petit et son autonomie est difficilement défendable, surtout dans le contexte très instable des conflits entre le Royaume-Uni et les Pays-Bas sur les terres d'Afrique du Sud. La République ne dure donc que deux ans, entre 1886 et 1888.
Pourtant, durant cette courte période, l'État a vu paraître près de soixante-dix timbres différents, sur lesquels figure, en plus de la valeur faciale, une date précise d'émission, tant et si bien qu'on peut répertorier non moins de deux cent-cinquante vignettes différentes au final.
Ces timbres, de format rectangulaire, ont un visuel très basique, sans dessin. Ils portent la mention « Nieuwe Republiek Zuid-Afrika », qui encadre la valeur faciale et la date d'émission au centre. Cette date est importante car elle modifie considérablement la rareté et donc le prix des timbres concernés.
En 1887 les Britanniques renforcent leurs positions en annexant la partie zoulou des abords de la rivière Tugela. La Nieuwe Republik voit sa sécurité compromise et c'est son dirigeant lui-même, Lucas Meijer, qui réclame son annexion au Transvaal. C'est chose faite le 20 juillet 1888.
Après la deuxième Guerre des Boers, le territoire de la Nouvelle République d'Afrique du Sud bascule sous l'administration du Natal, à partir de 1903. ■
L'État libre d'Orange est un territoire d'Afrique du Sud, à l'est du Griqualand, au Nord de la Colonie du Cap, au nord-ouest du Basutoland, à l'ouest du Natal et au sud du Transvaal.
À la fin du XVe siècle, Bartolomeu Dias puis Vasco de Cama atteignent le Cap de Bonne-Espérance et reconnaissent les côtes de la pointe sud du continent africain. Il faut cependant attendre 1652 pour que les Européens s'installent durablement en Afrique du Sud, battant alors pavillon néerlandais. Cette année-là, une station de ravitaillement est installée au Cap pour le compte de la Compagnie hollandaise des Indes Orientales. C'est le point de départ de l'installation de colons européens en Afrique du Sud. La colonie du Cap est officialisée en 1691.
Mais la mainmise des Néerlandais est mise à mal par l'arrivée des Britanniques. Ceux-ci accroîssent leur présence en Afrique du Sud jusqu'à y devenir la première puissance coloniale dès l'entame du XIXe siècle.
À partir des années 1820, les Boers quittent progressivement la colonie du Cap, désormais sous domination britannique, pour rejoindre le nord du fleuve Orange. Le phénomène s'accentue massivement entre 1855 et l837 lors du Grand Trek : les Boers fuient l'administration britannique en masse afin de s'installer sur leurs propres territoires.
Deux colonies boers vont finalement être fondées : la République du Transvaal, officialisée en 1852, et l'État libre d'Orange, reconnu en 1854 par la convention de Bloemfontein, capitale de ce nouvel État.
Les premiers timbres spécifiques à cette colonie naissante apparaissent en 1868. ll s'agit d'un type d'usage courant, de petit format, dentelé, représentant un arbre, Le nom de la colonie en néerlandais, « Oranje Vrij Staat » encadre le visuel. Ce même type sera repris jusqu'en 1897 au sein de nouvelles émissions, arborant une couleur et une valeur faciale propres, ou bien avec de nombreuses surcharges destinées à pallier les manques de certaines valeurs et à écouler les stocks restants.
Malgré ses bonnes relations avec la colonie du Cap, l'État libre d'Orange choisit de se rallier au Transvaal au moment de la seconde guerre des Boers, qui éclate en 1899. Les Britanniques occupent l'État d'Orange cette année-là.
Dix timbres d'usage courant émis dans l'État libre d'Orange sont repris et surchargés spécifiquement pour signifier cette occupation. Ils portent alors les lettres « VRI », pour « Victorio Regino Imperotrix ».
La guerre des Boers tourne très vite à l'avantage des Britanniques qui administrent le territoire dès 1900. Lors de la défaite des Boers, en 1902, la colonie change de nom pour devenir la Colonie Britannique du fleuve Orange.
Les trois premiers timbres émis viennent du Cap de Bonne-Espérance et portent en surcharge le nom de la nouvelle colonie, « Orange River Colony ». Les premiers timbres imprimés spécifiquement pour la colonie sont émis en 1903 et arborent le profil d'Edouard VII.
Cette colonie britannique perdure jusqu'en 1910. À cette date, le territoire d'Orange est intégré à l'Union d'Afrique du Sud. Les émissions spécifiques cessent d'avoir cours au profit des timbres destinés à l'ensemble de l'Union. ■