Anciens États de l'Inde

Alwar

Situé dans le Rajasthân, le royaume d'Alwar possède, au dèbut du XIXe siècle, un peu moins d'un million d'habitants sur 9 278 km2. Après s'être allié aux Britanniques à partir de 1803, le maharadjah d'Alwar s'en est éloigné à partir du moment où un résident s'y installa et tenta d'interfèrer dans le gouvernement.

Les premiers timbres furent introduits en 1877 pendant le règne du maharadjah Raja Mangal Singh. Au nombre de deux, ils sont imprimès en lithographie et servent jusqu'à la fin du siècle.

Vers 1899, les deux mêmes valeurs (1/4 et 1 anna) sont réimprimées avec des marges plus importantes. Les couleurs sont différentes. Ils sont démonétisés le 1er juillet 1902 alors que le petit pays compte dix-huit bureaux de poste. ■

Bundi

Situé dans le nord-ouest de la péninsule indienne l'État princier de Bundi naît au milieu du XIIIe siècle.

Pendant plus de cinq cents ans, son histoire est jalonnée d'incessantes batailles menées par ses dirigeants successifs tant pour se défendre des envahisseurs voisins que pour les conquérir. ll sera même au cœur des affrontements entre les tenants de l'Empire moghol (musulman) et ceux de l'Empire marhate (hindouiste).

Au début du XIXe siècle, le raorôia Bishon Singh, alors âgé d'une trentaine d'années, obtient le soutien des Britanniques qu'il a eu l'occasion d'aider militairement. En signant notamment un traité avec la Compagnie anglaise des Indes Orientales.

Lorsqu'il décède du choléra en 1821, le râja confie son fils de 11 ans aux soins des Britanniques qui vont en faire un gouvernant avisé, respecté, à qui l'on devra de nombreuses réformes économiques et administratives.

Son règne durera jusqu'en 1889. Son successeur, qui n'est autre que son fils adoptif, Raghubir Singh, outre qu'il assistera à l'introduction des timbres dans son royaume, sera également un fervent soutien des Britanniques. Mais il devra faire face à deux famines exceptionnelle : celle de 1901 notamment qui verra la population de l'Eacute;tat de 258 000 habitants à 171 000 suite aux décès et à la fuite de la population.

Les premiers timbres furent introduits en 1877 pendant le règne du maharadjah Raja Mangal Singh. Au nombre de deux, ils sont imprimés en lithographie et servent jusqu'à la fin du siècle.

C'est peut-être en raison de ses anciennes traditions guerrières que le choix du motif figurant sur les premiers timbres de Bundi est un kotor ou jondhor, un poignard à deux manches d'origine rajpoute. On l'appelle aussi « le poignard du tigre », dessiné de façon grossière, il va figurer sur toutes les émissions réalisées jusqu'à la fin de 1898. Les émissions de timbres s'interrompent et reprennent en 1914, 1941 et 1947 et s'arrêtent en 1948, année où le Bundi intègre l'État indien du Rajasthan. ■

Bussahir

À environ 550 km de New Dehli, situé sur les contreforts occidentaux de la chaîne himalayenne, ce petit état de 907 km² a pour capitale la ville de Saharan, bien connue aujourd'hui des amateurs de trekking. Cet ancien État princier est le plus étendu des 28 petits royaumes qui constituaient naguère les États des Simla Hills. Aujourd'hui, il fait partie de l'État indien de l'Himachal Pradesh.

Occupé pendant une quinzaine d'années par le Népal au début du XIXe siècle, ce petit état obtint d'être gouverné d'abord par ce qu'on appelait un Rôno, puis par un rôjo à partir de 1861, Lequel râja bénéficiant du salut à 9 salves de canon, un privilège dont il était le seul à jouir dans la région.

Quelques années avant qu'il ne passe sous administration britannique (1898), l'État du Bussahir décide de se doter d'une poste sur l'instigation du fils du râja, le Tika Raghunath Singh qui s'en proclame lui-même le directeur. Trois bureaux sont créés à : Rampur (ancienne capitale), Rorhu et Chini.

Des timbres sont réalisés en lithographie, l'emblème central choisi est un guépard, Les légendes sont trilingues : anglais, hindi et urdu. Particularité : on leur appose en surcharge un petit monogramme où l'on distingue les lettres R et S entrelacèes ; il s'agit bien sûr des initiales du fils du Râja. Toujours dans des couleurs différentes de celles des timbres sur lesquels il est apposé, ce monogramme figure sur tous les timbres produits par le Bussahir jusqu'en 1901 (le catalogue anglais Stanley Gibbons liste et cote 43 timbres-type). Il existe des exceptions : des timbres dépourvus de surcharges provenant de feuilles restées collées ensemble au moment de l'impression. Ces derniers n'ont pas été vendus au public mais récupérés dans les stocks et vendus sur le marché philatélique.

Le 1er avril 1901, la poste de Bussahir cesse son activité et ses timbres perdent toute valeur d'affranchissement ; elle est remplacée par celle de l'Inde britannique. ■

Patiala

Le Patiala est ancien État princier de l'Inde. Il tire son nom de sa ville principale. Cet État est situé dans l'actuel Pendjab, au sud-est de Faridkot et à l'ouest du Sirmoor.

Le Patiala est un des huit cents États princiers qui composaient autrefois le territoire indien. La fondation de cet État est assez mystérieuse : les dirigeants attribuent son origine à un certain Chaudhari Phul, dont l'un des descendants engage une lutte contre les Moghols, ce qui permettra de fonder une petite principauté autour de Patiala, ville construite à partir de 1754. Le conflit envers les Moghols se Poursuit encore ensuite, jusqu'à ce que les frontières de l'État princier soient définitivement fixées à la fin du XVIII>e siècle.

Entretemps, lors des grandes explorations européennes, l'Inde attire les convoitises des puissances occidentales, en particulier de la France mais surtout de la Grande-Bretagne. Les conquêtes sont menées Par l'Honourable East India Company, qui permet à l'Angleterre de s'arroger le monopole colonial sur l'Inde aux dépens des Français, qui n'y conservent que cinq comptoirs. Élizabeth lere officialise la mainmise britannique sur l'Inde le 3l décembre 1600

Le raja de Patiala signe un traité de défense contre les États voisins avec les Britanniques, participant ainsi à la construction du Raj britannique. Ce traité vaudra à Patiala le respect des Anglais, en guise de remerciement.

Le service postal existe en Inde à partir du XVIIe siècle, essentiellement autour des grandes villes. Parallèlement, les Britanniques organisent une poste royale, surtout pour assurer le transit du courrier vers l'étranger. Les deux organisations postales fusionnent ensuite.

En 1852, les premiers timbres apparaissent en Inde. Patiala, qui utilise dans un premier temps les émissions générales, va ensuite signer une convention avec la Grande-Bretagne afin de pouvoir utiliser des émissions propres. Pour être précis, il ne s'agit pas d'impressions dédiées à l'État mais de surcharges spécifiques apposées sur les émissions générales de l'Inde anglaise.

La première série surchargée « Puttalia State » apparait en 1884 et comporte six valeurs. À partir de 1892,l'orthographe de la surcharge évolue pour devenir « Patiala State ».


Jusqu'au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, quatre-vingt-dix valeurs postales d'Inde connaissent une surcharge associée à l'État de Patiala, auxquels il faut ajouter plus de soixante-dix timbres de service. l'usage de ces timbres spécifiques cesse avec la Seconde Guerre mondiale : durant le conflit et après, l'État utilise de nouveau les mêmes émissions que le reste de l'Inde.

Durant la Seconde Guerre mondiale, la volonté d'indépendance de l'Inde se renforce. À l'issue du conflit, l'Empire des Indes éclate pour donner naissance à l'Inde et au Pakistan actuels. Les dirigeants de Patiala sont favorables à l'intégration de leur État dans la nouvelle république indienne, fondée en 1947. Patiala fusionne avec le Pendjab en 1956. ■

Pounch

Cet état princier de l'lnde est connu depuis Alexandre le Grand et son nom apparait dans des écrits du VIIe siècle. On dit que la ville de Pountch, en majorité musulmane, était la grande cité des saints soufi. Pountch devient un véritable état à partir de 850 et subit de multiples invasions. Il passe notamment sous l'influence de l'empire mogol de 1596 à 1792.

En 1819, la plus grande partie de son territoire est annexée à l'empire Sikh alors dirigé par le maharadjah Ranjit Singh. C'est le frère du souverain, Dyhan Singh, qui devient le rajah de Chibbal et Pountch. À la mort de Ranjit en 1859, plusieurs membres de la famille sont assassinés et le fils de Ranjit confisque Pountch à son oncle et se l'approprie.

Les britanniques entrent en scène en 1846 après avoir gagné la guerre contre les Sikhs. lls redonnent Pountch à Jawahir Singh, l'aîné des fils de Dyhan. Mais d'autres membres de la famille contestent cette décision. En 1852, le Résident britannique à Lahore confie l'administration de Pountch aux frères Jawahir et Moti Singh. Mais cette décision restera contestée jusqu'en 1940.

Dans l'intervalle, les deux frères finissent par se quereller. Moti Singh obtient Pountch (c'est sous son règne que le premier timbre est émis) tandis que son frère doit s'exiler. En 1925, les Britanniques décident d'intégrer les 4 215 km² de Pountch dans l'état de Jammu-Cachemire où il en devient un état vassal. En 1940, à la mort du raja, la régence de Pountch est confiée au maharadjah de Jammu-Cachemire.

En 1947, le maharadjah doit faire face au soulèvement de la population (en majorité musulmane) : on parle d'insatisfaction, de corruption et surtout du désarmement des soldats musulmans obligés de rendre leurs armes aux Hindous.

Lord Mountbatten et le maharadjah décident alors de placer Pountch directement sous administration indienne. Mais cela n'apaise pas le mécontentement et entraîne la révolte des habitants de Pountch.

Lors de l'indépendance de l'Inde et de la création du Pakistan, le territoire sera divisé : une partie reviendra à l'lnde (au Cachemire) et l'autre au Pakistan. Aujourd'hui encore, cette région est l'objet de vives tensions entre les deux pays.■