La Poste émet un timbre sur Henri ROUART à l’occasion des 110 ans de sa disparition.
« Ceux qui ont connu M. Henri Rouart – sa belle vie, ses nobles goûts, la largesse et la délicatesse de son accueil, sa maison, qui depuis le seuil jusqu’à la chambre la plus haute n’était que peintures exquises – ont connu ce que la seconde moitié du siècle dernier a pu produire en France de plus accompli, de plus solide, de plus raffiné, de plus respectable – une existence fortement construite et magnifiquement ornée
J’admirais, je vénérais en M. Rouart la plénitude d’une carrière où presque toutes les vertus du caractère et de l’esprit se trouvaient composées. Ni l’ambition, ni l’envie, ni la soif de paraître ne l’ont tourmenté. Il n’aimait que les vraies valeurs, qu’il pouvait apprécier dans plus d’un domaine. »
Paul Valéry « Henri Rouart – Dans le sillage de Corot ».
« Je n’ai jamais eu que des objets de passion »
Né à Paris, le 2 octobre 1833, amateur d’art, industriel avant-gardiste, peintre allié des impressionnistes, maire, tout semble réussir à l’infatigable Henri Rouart. Condisciple d’Edgar Degas au lycée Louis-le-Grand, il dessine. Intégrant l’École Polytechnique, il poursuit sa pratique artistique qui occupera une place majeure sa vie durant. Excellent gestionnaire et chef d’entreprise avisé, il se rend indépendant quant aux nécessaires tubes de fer (jusqu’alors importés d’Angleterre). Les récompenses aux expositions universelles jalonnent les succès en fabrication, de la réfrigération à la messagerie pneumatique. Vers la cinquantaine, l’artiste supplante l’entrepreneur. Homme moderne, il s’inscrit dans la recherche impressionniste tout en s’en démarquant. Ses déplacements incessants lui ont autorisé un travail quotidien sur le motif. Homme de fond, il préfère les capacités structurantes d’un contraste lumineux à l’éblouissement de l’extrême perceptif. Allant jusqu’au bout de sa passion pour la nature et, à rebours des habitudes de ses camarades, il pique son chevalet en pleine montagne. Degas en est effaré. En toute discrétion, le peintre Rouart accomplit une OEuvre. Ses héritiers la dévoileront à travers une première rétrospective, en 1912, chez Durand-Ruel, haut lieu de l’Impressionnisme.
Henri Rouart et Edgar Degas se perdent de vue après le lycée pour mieux se retrouver en 1870 lors du siège de Paris. Degas dédie plusieurs portraits à son ami d’enfance. Ce petit format, conservé au musée Marmottan Monet, est exécuté peu après leurs retrouvailles. Henri et Edgar ne partagent rien en caractère, mais tout en art. L’un et l’autre pratiquent la peinture et sont d’acharnés collectionneurs. Ils s’épaulent et se conseillent sans relâche. L’oeil aiguisé de Rouart lui permet de réunir un ensemble sans pareil (de Greco à Gauguin). Collection ouverte, contre spéculative, dont il délivre le secret et le génie, un unique critère : n’acheter que ce qu’il aime. ■
Sur les contours de la feuille sont représentés différents éléments dans la vie d’Henri Rouart. En bas à droite un moteur à gaz de Lenoir par Mignon et Rouart,, établie à Montluçon, en 1864, l’usine de Monsieur Rouart devient un important centre de fabrication des moteurs à gaz de Lenoir dès le début des années 1880. La citation en bas de la feuille est issue de la préface, par Paul Valéry, au catalogue de l’exposition Rouart présentée en 1933, chez Paul Rosenberg, intitulée « Dans le sillage de Corot ».
Est également représenté le système de la Poste pneumatique de Paris dont Henri Rouart a activement participé à l’invention.
Sandrine Nicollier - Musée Marmottan Monet - Tous droits réservés
Affranchissement pour Lettre Prioritaire 20g
La Poste émet un bloc de timbre « Trésors de Notre-Dame, Les Grands Orgues de Notre-Dame ». Cette série initiée en 2020 met en lumière les trésors, les richesses et le patrimoine de la cathédrale durant toute la période de sa reconstruction.
Qui, entrant dans la cathédrale, n’a jamais été émerveillé par le son de l’orgue de Notre-Dame de Paris ? Installé entre ciel et terre, aux confins des mondes terrestre et spirituel, l’instrument semble être le prolongement musical de l’émanation de lumière offerte par la rose occidentale. Double illumination, sonore et visuelle… Mondialement connu, il fait chanter les pierres depuis sa construction, en 1402, et a toujours suscité l’admiration de tous, pèlerins, visiteurs, organistes.
Il fut maintes fois restauré au cours des siècles, et son histoire suit de près celle du bâtiment qui l’abrite. Les plus grands facteurs d’orgues y travaillèrent, y laissant un peu de leur âme : Valéran de Héman au XVIIe siècle, François Thierry et François-Henri Clicquot au XVIIIe siècle. On disait alors qu’il était le meilleur instrument du royaume.
Il s’en fallut de peu qu’il ne soit détruit à la Révolution. La complaisance de quelque organiste jouant des airs révolutionnaires n’est probablement pas étrangère à sa survie…
Au XIXe siècle, la cathédrale se trouvait dans un état de délabrement extrême. Grâce à l’intervention passionnée de Victor Hugo, une restauration fut entreprise par Eugène Viollet-le-Duc. En conclusion de ses travaux, l’architecte fit appel au plus renommé des facteurs de l’époque, Aristide Cavaillé-Coll. Le génial organier laissa libre cours à son imagination débordante pour créer une palXXe siècle n’échappera pas à la règle de l’évolution de l’instrument. Et aujourd’hui encore, les derniers travaux réalisés allient la tradition séculaire aux technologies les plus avancées. L’orgue de Notre-Dame se trouve à la croisée du passé et de l’avenir pour faire résonner sous les voûtes les multiples couleurs de ses 7 952 tuyaux, de ses 115 jeux répartis sur cinq claviers et un pédalier, à la grande joie des milliers d’auditeurs qui l’entendent tout au long de l’année. ■
Olivier Latry, titulaire du grand orgue de la Cathédrale Notre-Dame de Paris - Tous droits réservés
Affranchissement pour Lettre Internationale 20g
Bloc « Capitales européennes : Ljubljana »
Le charme de Ljubljana tient beaucoup aux styles architecturaux qui coexistent harmonieusement, oscillant entre une culture germanique, latine et slave. Intégrée à l’empire des Habsbourg en 1278, la capitale de la Slovénie connut, surtout à partir du XVIIe siècle, une prospérité dont ses monuments de style baroque, comme la cathédrale Saint-Nicolas, reconnaissable à son dôme vert et à ses deux tours jumelles, gardent le souvenir.
La ville a toujours su se réinventer : elle se reconstruit dans un style Renaissance après un tremblement de terre en 1511, et lorsque le phénomène se reproduit en 1895, elle se tourne résolument vers la modernité. Le célèbre pont des Dragons en béton armé, chef-d’oeuvre de l’Art nouveau, en est l’illustration.
Places arborées, bibliothèque, stade, cimetière…, entre les deux guerres, Ljubljana a été façonnée par l’oeuvre fondamentale de Jože Plečnik. Cet architecte visionnaire a multiplié les gestes architecturaux innovants. Exemple : au lieu de détruire l’ancien pont devenu inadapté, il a l’idée originale pour l’époque, à la fois peu onéreuse et fonctionnelle, de le préserver en l’encadrant de deux élégantes passerelles piétonnières. C’est ce fameux Triple pont que l’on emprunte pour gagner le marché central, autre expression de la démarche de Plečnik qui, souvent, revisite le style antique, ses colonnades, ses chapiteaux, ses balustrades, dans une approche toute personnelle.
Surplombant la ville, l’imposant château de Ljubljana offre une vue saisissante. Des églises colorées surgissent du labyrinthe des toits rouges des maisons de la vielle ville, entourée par l’immense parc Tivoli (1813). Et tandis que le dragon, emblème de la ville, veille, on se dit que Ljubljana, la « bien-aimée » en slovène, est peut-être l’une des plus petites capitales d’Europe, mais qu’elle a tout d’une grande. ■
Fabienne Azire - Tous droits réservés
Affranchissement pour Lettre Internationale 20g
La Poste émet un carnet de 10 timbres-poste illustrés par des étoffes en impressions croisées pour la Croix-Rouge française.
Le carnet est illustré par des échantillons de laine imprimée, tous conservés au musée d’impression sur étoffes de Mulhouse. Les motifs sont des croisements de lignes. Celles-ci ne sont pas toutes de même largeur. Lignes fines ou larges bandeaux, le textile souple et l’impression des couleurs ont un aspect vivant et chaleureux. Nous sommes loin de la rigidité d’une géométrie sèche. Les lignes aux couleurs franches, riches, subtiles à elles seules s’enrichissent encore au croisement des autres lignes ou grâce à l’impression de points colorés qui ponctuent les points de jonction de ces lignes.
Les timbres sont visuellement graphiques et colorés. Ils sont… symboliques aussi. La Croix-Rouge française est un réseau constitué de salariés et de bénévoles, d’implantations locales, de délégations départementales et territoriales, d’établissements sociaux, médico-sociaux et sanitaires, répartis sur l'ensemble du territoire français, comprenant les départements et territoires d'outre-mer. Ainsi, « Impressions croisées » parlent, aves ces lignes qui se croisent, des rencontres, des interactions, des communications, des interventions, des aides, d’autant plus efficaces de cette façon… entre les différents intervenants auprès des populations en difficultés.
Les motifs quadrillés des lainages s’accordent avec le symbole de la Croix-Rouge française elle-même. ■
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Affranchissement pour Lettre Verte 20g